La ville carthaginoise puis romaine de Néapolis a été découverte par une équipe italo-tunisienne d’archéologues près de Nabeul, Tunisie.
Sept années de recherches infructueuses
Les recherches avaient été entamées en 2010 par l’Institut national du patrimoine tunisien et l’Université italienne de Sassari, mais ce n’est qu’en 2017 qu’elles ont abouties, grâce à des conditions météorologiques particulièrement favorables ! Près de Nabeul, en Tunisie, une équipe italo-tunisienne d’archéologues cherchait depuis 7 ans, et a finalement découvert la ville antique de Néapolis, engloutie au IVème siècle de notre ère par un tsunami. S’étendant sur 20 hectares sous-marins, les vestiges de cette cité romaine qui était au départ un comptoir carthaginois comprennent des rues, des monuments et surtout une centaine de cuves qui servaient à la fabrication du garum, un condiment à base de poisson.
Une cité romaine florissante et méconnue
Dans une vidéo de l’AFP, Mounir Fantar, le directeur de la mission archéologique affirme : « Cette découverte nous a permis d’avoir la certitude que Neapolis était un grand centre de production de garum et de salaison, probablement le plus grand centre dans le monde romain ». Il s’agissait d’un condiment coûteux qui ressemblait probablement au nuoc-mam vietnamien, et dont les Romains étaient assez friands. La fortune des notables de Néapolis semble s’être construite sur ce commerce fructueux, jusqu’au 21 juillet 365, date d’un tremblement de terre qui a ébranlé le bassin méditerranéen et s’est transformé en un tsunami qui a également touché Alexandrie, y faisant toutefois moins de dégâts qu’à Néapolis ! La découverte de ces ruines permet de corroborer les écrits d’Ammien Marcellin qui mentionnait et datait ce tremblement de terre.

Ce qui est très étonnant c’est que Néapolis est presque complètement absente de la littérature de l’époque, comme si elle avait été détruite deux fois : par la mer et par l’histoire. Cette occultation pourrait s’expliquer par une punition de l’allégeance de la ville aux Romains : durant la Troisième guerre punique (149-146), la cité était loyale aux Carthaginois et a fini par se rallier à Rome. Thucydide en fait tout de même mention comme un comptoir carthaginois, au Vème siècle avant notre ère.
Le destin de cette ville antique qui relia les cités de Méditerranée par le commerce de garum est de devenir une réserve archéologique. « L’important n’est pas de fouiller mais de conserver », conclue Mounir Fantar.

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