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La mobilisation grandit contre le projet de « poubelle nucléaire » à Bure !

A Bure, petit village meusois, le projet « Cigéo » d’enfouissement de déchets nucléaires cristallise les tensions entre forces de police et populations locales. Depuis plus de trois ans, la résistance s’organise et lutte pour préserver Bure contre la volonté d’en faire une « poubelle nucléaire. » Il y a un an presque jour pour jour, les irréductibles du […]

A Bure, petit village meusois, le projet « Cigéo » d’enfouissement de déchets nucléaires cristallise les tensions entre forces de police et populations locales. Depuis plus de trois ans, la résistance s’organise et lutte pour préserver Bure contre la volonté d’en faire une « poubelle nucléaire. »

Il y a un an presque jour pour jour, les irréductibles du village de Bure faisaient tomber le mur de 2km de long construit par l’Andra – l’Agence pour la gestion des déchets nucléaires – pour barrer l’accès au site destiné à l’enfouissement des déchets radioactifs. L’événement, joliment rebaptisé « la chute du Bure de Merlin », était l’une des premières étapes d’une résistance qui s’organise chaque jour un peu plus.

En effet, dès l’année 2000, Bure a été désignée, sans consultation des habitants de la commune, pour accueillir un projet d’enfouissement de déchets nucléaires. Après quelques pseudo-débats publics, l’Etat confirme à nouveau le projet malgré les protestations qui prennent de l’ampleur. En juin 2016, l’Andra commence les travaux, sans autorisation légale, mais doit affronter les militants qui occupent le bois Lejuc où doivent être creusées les galeries pour accueillir les quelques 80 000 m3 de déchets, dont la radioactivité représenterait 70 fois celle des résidus évacués à Tchernobyl, d’après le réseau « Sortir du nucléaire ».

Même si légalement, le bois Lejuc a été cédé à l’Andra, il est aujourd’hui occupé par les centaines de militants qui cherchent à stopper ce projet destructeur. Des barricades ont été installées, des vigies perchées en haut des arbres surveillent les mouvements policiers et un festival ayant accueilli plus de 1 200 personnes a même été organisé le week end du 11 au 13 août.

Dans cette forteresse de Robinsons, les militants dénoncent un projet qui va « trop vite », et « est déjà remis en cause par un certain nombre de scientifiques, qui soulèvent les problématiques de nappe phréatique, de géothermie, de fiabilité d’un enfouissement à long terme » rapporte RFI. Pour John Dumont, l’un des porte-paroles de l’opposition :

« La façon dont se passe le processus, le passage en force sur le terrain, les pressions qui sont exercées localement, avec les gros afflux financiers…. Tout pour nous nous semble suspect dans la façon dont ce projet s’implante ».

Alors que le début des travaux est prévu pour 2022, les militants s’inquiètent (à raison) de ce projet qui engagera des dizaines voire des centaines de générations futures et dont on connaît trop mal les possibles effets sur l’environnement et la santé. Car en effet, la durée de vie radioactive des déchets qui s’apprêtent à être enfouis à seulement 500 mètres de profondeur et à moins de 10 kilomètres du village est de « cent mille à un million d’années »

Même si les militants résistent farouchement contre le projet Cigéo et sont parvenus pour l’instant à empêcher le début des travaux, ils ont aujourd’hui cruellement besoin de soutien pour que le projet puisse être définitivement abandonné. Une lettre accompagnée d’une pétition a ainsi été mise en ligne afin d’interpeller Nicolas Hulot, qui n’a pour l’instant pas donné son avis sur la question si ce n’est pour dire qu’il devait « étudier davantage » le contentieux. Pourtant, en janvier 2016, alors qu’il était président de la Fondation pour la nature et les droits de l’homme, ce dernier déclarait :

« Ces déchets, il faut bien en faire quelque chose, mais en tout cas, on ne peut pas [les] imposer comme ça à des populations locales, sous prétexte qu’[elles] sont dans des endroits un peu éloignés (…), sans concertation, sans transparence (…). Le temps de la concertation est nécessaire. »

C’est exactement la situation à laquelle doit faire face aujourd’hui cette petite commune qui a été d’office désignée comme la candidate idéale pour devenir une « poubelle nucléaire » géante. En dehors de ce court-circuitage accablant, c’est la vie de toute une communauté qu’on condamne avec ce projet profondément dangereux. Le réseau « Sortir du nucléaire » souligne quatre aspects pour dénoncer cette prise de risque inconsidérée :

Les rejets permanents de gaz radioactifs :

Les rejets de gaz véhiculés par les conduits de ventilation sortant des galeries d’enfouissement des déchets conduiront à « des dépôts de radionucléides qui se retrouveront ensuite concentrés dans toute la chaîne alimentaire (eau, cultures, pâtures, faune sauvage, potagers…) »

Les risques d’explosion ou d’incendie :

« L’argile, la roche dans laquelle seront enfouis les déchets radioactifs, « est imperméable mais est saturée en eau et elle va générer, en présence de radioactivité, une production importante d’hydrogène », gaz inflammable » ; or, en cas d’incendie les rejets toxiques seraient extrêmement importants et pourrait entraîner une pollution en surface pendant plus de 10 000 ans !

La contamination de la nappe phréatique :

La radioactivité pourrait « traverser la couche d’argile et contaminer la nappe phréatique lentement par diffusion ou rapidement via une voie d’eau. »

L’effondrement et la corrosion des sols :

Les énormes travaux prévus fragiliseront la couche d’argile qui constitue le sol de cette région de la Meuse.

Il est urgent de faire réagir le gouvernement quant à ce projet dangereux qui met en péril la santé de toute une communauté pour des centaines de générations. Vous pouvez, pour interpeller Nicolat Hulot, signer la pétition qui n’a recueilli pour l’instant que 1 047 signatures sur les 20 000 requises…

Crédits photos : Sortir du nucléaire

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