La semaine dernière, des promeneurs ont été surpris par des centaines de poissons flottant, ventre à l’air, sur la Seiche, une rivière à une trentaine de kilomètres de Rennes. En cause, l’usine Lactalis qui s’expose donc à des sanctions de la part de la préfecture d’Ille-et-Villaine.
Rivière asphyxiée par les déchets de l’usine
La Seiche se trouve au sud-est de Rennes, à une trentaine de kilomètres. Malgré les annonces répétées de la part des pêcheurs quant aux rejets de l’usine, la rivière s’est vue administrer une forte de dose de lactose brut due à la saturation de la station d’épuration de Lactalis. La faune et la flore, privées d’oxygène, se sont retrouvées à la surface de l’eau sans vie et ce, sur environ 17 kilomètres. Un pêcheur se confie au micro du Parisien :
« Depuis 30 ans, je n’ai jamais connu ça. Jamais une mortalité aussi conséquente… »
Mesures de la part des services d’Etat
L’AFB (Agence française de biodiversité) et les services de l’Etat, après avoir trouvé l’origine de la pollution ont lancé une procédure d’inspection. A ce jour, les poissons morts ont été enlevés de l’eau, le lactose a été dévié vers des bassins de rétention, les secours ont dilué l’eau de la rivière par l’accélération des rejets de l’étang en amont de Marcillé et une entreprise privée est intervenue afin de ré-oxygéner la rivière le 30 août dernier. Les dernières analyses de l’AFB ont annoncé que la pollution avait été stabilisée (240 mg/L à 75 mg/L) et que le retour à la normale était imminent. Enfin presque, avec plusieurs centaines de poissons et de végétaux en moins.
Rage impuissante du côté des pêcheurs
Lactalis se retrouve donc face à un procès-verbal pour infraction délictuelle au Code de l’environnement. L’affaire sera transmise au parquet de Rennes dans les plus brefs délais. La Fédération de pêche d’Ille-et-Vilaine a également déposé plainte face à une telle hécatombe « On a l’impression que Lactalis se moque de nous. Le directeur de l’usine a fait appel à la solidarité des pêcheurs pour l’aider à ramasser les poissons morts, mais ce sont leurs cadavres ! », explique Jérémy Grandié.

Les Français payent le manque de rigueur de Lactalis (entre autres)
Le géant des produits laitiers explique avoir « pris le sujet à bras le corps » et avoir mis en place « un plan d’action : nos équipes sont non stop sur le cours d’eau et nous avons diminué un peu l’activité du site, car, pour réguler une station d’épuration, il faut un peu de temps ».
Malgré ces belles paroles, il est trop tard : la biodiversité de la rivière a été violemment atteinte et mettra plusieurs années avant de se reconstituer normalement. La région a pris le problème a cœur et a mobilisé des pêcheurs afin de nettoyer le carnage de Lactalis. Oui, ce sont bel et bien avec nos impôts que nous faisons le ménage de l’entreprise qui asphyxie les producteurs laitiers en plus des rivières ! Edifiant.

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