Jean-Luc Mélenchon crée la surprise et pulvérise les audiences de France 2 et bat celles de TF1. Jean-Luc Mélenchon représenterait-il le renouveau aux yeux des français ?
Samedi 11 mars, Laurent Ruquier, accompagné de son duo de chroniqueurs, Yann Moix et Vanessa Burggraf, présentait sur France 2 un nouveau numéro de son talk-show On n’est pas couché qui a réalisé des audiences en hausse. En moyenne, le programme diffusé entre 23h13 et 2h16 a réuni 1.47 million d’amateurs, soit 20.9 % de part d’audience. C’est 3.6 points de mieux que la semaine précédente. En parallèle, France 2 était au coude-à-coude face à The Voice la suite sur TF1, suivi par 20.8 % du public présent sur son poste, avant de reprendre le dessus face au Grand blind test qui a diverti 12.9 % des 4 ans et plus. En effet, tout le long de son émission, Laurent Ruquier rabâche que Jean-Luc Mélenchon ne dépassera pas les 11 % ! Pour vous rafraîchir la mémoire voici les grands points du programme de Jean-Luc Mélenchon.
Pied de nez aux médias traditionnels
C’était le 19 février, que le candidat de la France Insoumise s’est installé face caméra durant plus de 5 heures afin de répondre à la grande question : « L’Avenir en commun, combien cela coûte ? ». Le candidat se veut rassurant face aux doutes émis quant à une impossibilité d’appliquer les mesures qu’il propose. Face caméra certes, mais pas devant n’importe lesquelles. Le candidat continue d’utiliser savamment les réseaux sociaux et s’expose en direct sur Facebook et Youtube sur sa propre chaîne, qui rappelons-le, comptabilise plus de 200 000 abonnés. A l’occasion de ce grand chiffrage, l’équipe de la France Insoumise a mis sur pied une nouvelle émission autoproduite : Esprit de campagne. Autour de la table, le présentateur Guillaume Tatu, ancien journaliste sur NRJ et Europe 1 notamment, le journaliste Marc Landré, rédacteur en chef du service économie du Figaro, l’économiste Liêm Hoang Ngoc, ancien du parti socialiste et soutien du candidat de la gauche, Charlotte Girard, co-responsable de l’élaboration du programme de Jean-Luc Mélenchon et bien sûr le principal intéressé. Si l’ambiance était de mise, le débat était là, au-delà d’un discours droit, les chiffres étaient exposés un à un sous forme de questions-réponses.
Le plan de relance économique de la France Insoumise
Le nerf de la guerre des élections et des divers programmes est généralement le plan économique des candidats. Celui de Jean-Luc Mélenchon s’articule autour d’axes principaux tels que la lutte contre le chômage et la pauvreté (45 milliards d’euros dont 18 milliards d’euros pour le logement) et la transition écologique (50 milliards dont 25 milliards pour le développement des énergies renouvelables). Le candidat s’est engagé publiquement et ce, depuis plusieurs semaines, à mettre en place un large plan d’investissement de 102 milliards d’euro lors de son mandat ainsi que 173 milliards de dépenses publiques supplémentaires – via son plan de communication moderne, il explique comment il compte financer ces grandes mesures. Contrairement au programme d’austérité libérale proposé par François Fillon, ce dernier propose une relance dite keynésienne à l’économie – soit replacer l’Etat au cœur de l’économie du pays. Pour ce faire, Jean-Luc Mélenchon explique compter sur l’emprunt, la suppression du pacte de responsabilité, la lutte contre la fraude fiscale ainsi qu’une redistribution des richesses grâce à l’impôt sur la fortune. Comme résultat, le candidat annonce une réduction de la dette grâce aux recettes stimulées par la baisse du chômage et le faible taux d’inflation (augmentation de 190 milliards sur 5 ans).
Roulez jeunesse !
Le candidat de la France Insoumise mise sur une relance économique par l’augmentation du pouvoir d’achat, réalisable via l’augmentation du SMIC de 15% et la massive création d’emplois. Il parie également sur la jeunesse et propose par conséquent un large investissement de plus de 21 milliards d’euros pour les 18-24 ans qui servirait à mettre en place un service citoyen de 9 mois, une allocation d’autonomie pendant 3 ans et des « contrats jeunes ». Pour les moins de 18 ans, il compte rendre la scolarité obligatoire et gratuite, cela coûterait environ 2 milliards d’euros. Il souhaite également assurer une cantine, des transports, des activités périscolaires et des manuels scolaires gratuits pour tous ainsi qu’un accès privilégié à l’éducation artistique et culturelle ; cumulée avec la scolarité obligatoire, la note s’élève à 5,2 milliards d’euros.
Le cannabis financera la police
Jean-Luc Mélenchon compte également créer 10 000 postes supplémentaires d’agents de police et de gendarmerie afin de créer un environnement plus apaisé, notamment en banlieue. Le pari se fait sur une police de proximité mieux formée. Si cette mesure coûte 355 millions d’euros, il estime pouvoir les financer grâce à la légalisation du cannabis et la suppression de l’état d’urgence.
Récapitulons
Le candidat a publié dans la foulée une vidéo explicative qui résume son plan de financement et qui prouve par ailleurs, que si cela fonctionne, le programme de relance devrait rapporter plus que ce qu’il ne coûte. Nous avons donc du côté « Dépenses » : la lutte contre la pauvreté, la réforme des retraites, l’éducation, la culture, la recherche, le service à la personne, la jeunesse, les contrats coopératifs et sécurité, la santé et la justice – et du côté « Recettes » : la relance économique, la lutte contre l’évasion fiscale, les nouveaux prélèvements obligatoires, les niches fiscales, la suppression du CICE et du Pacte de Responsabilité et les diverses autres économies. Que l’on soit en accord ou non avec son programme ou ses idées, Jean-Luc Mélenchon a répondu de manière claire, précise et abordable à l’une des nombreuses attentes des Français. Prendre le temps de chiffrer et d’exposer un plan et ses résultats démontre qu’au-delà de la forme, le fond y est également.

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