Une coulée de boue fait 5 morts à Mayotte. Ce dramatique accident relance ainsi la question des conditions de vie et de l’habitat insalubre sur cette île, devenue département français.
Effondrement de nombreuses maisons
Pour rappel, Mayotte est une petite île de 374 km2 qui se situe dans le canal du Mozambique, au large de la côte Est de l’Afrique. L’Ile est devenue, le 31 mars 2011, le 101eme département français avant de rejoindre, en 2014, le rang des « régions ultrapériphériques d’Europe ». Ayant refusé son indépendance en 1974, Mayotte a par la suite, attendu 40 ans afin d’obtenir une intégration politique française.
La question de l’habitat dans cette zone est fortement pointée du doigt, et pour cause, 30% des habitations de l’île sont illégales.
Ainsi, c’est la politique sociale entière qui est remise en cause suite à un incident sur l’île la semaine dernière. En effet, les fortes pluies de ces derniers jours ont provoqué l’effondrement d’une maison et la mort d’une mère et de ses quatre enfants à Koungou mercredi dernier. Un seul des enfants a pu s’en sortir. Cet accident est survenu suite à une coulée de boue dans un bidonville et « aurait pu être évité » selon Raissa Andhum, conseillère départementale de la ville. Ainsi, une enquête va être ouverte afin de déterminer les causes exactes de l’accident.
Le département le plus pauvre et inégalitaire de France
Les habitants de cette île sont particulièrement jeunes et la pauvreté reste très présente. De plus, les inégalités persistent malgré une politique sociale qui s’est accélérée depuis 2011. De nombreuses prestations sociales restent inexistantes ou minorées. Malgré son statut de département, qui lui a valu un « accord sur l’avenir » conclu par l’Etat, les moyens apportés aux domaines sanitaires et éducatifs restent insuffisants.
Le marché du travail fait état de fortes inégalités de salaire et d’accès à l’emploi, et les prestations sociales sont moindres, ce qui occasionne des conditions de vies bien inférieurs à celles de la métropole. En effet, neuf Mahorais sur dix vivent sous le seuil de pauvreté national.
Les droits ouverts, tels que les allocations familiales, le chômage, les assurances… sont accordés sous des critères d’éligibilité plus restrictifs et avec des montants minorés. Ainsi, l’inégalité des classes reste particulièrement prononcée au sein de la société mahoraise.
De nombreux foyers vivent au sein de logements insalubres où les conditions de sécurité ne sont pas respectées, comme en témoigne ce nouvel incident. Les causes seraient le manque de foncier mais également la multiplication de l’habitat « informel » afin de faire face au manque de revenu et à une population grandissante.
Une croissance considérable quand on note que l’intercôte du centre ouest, qui regroupe 6 communes, compte 43 845 habitants et que ce chiffre devrait encore augmenter.
Crédits photo : Ornella LAMBERTI / AFP

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