Mercredi 13 décembre, les quelques mots égarés d’une députée LREM (anonyme) ont finalement eu un retentissement à la hauteur de l’indécence de la malheureuse phrase prononcée.
C’est le quotidien L’Opinion qui a rapporté les mots de la députée, à l’occasion d’un article intitulé « L’argent, tabou des députés » et qui évoque les « difficultés » des députés à assumer leur nouveau train de vie, après la baisse de leurs revenus.
Ainsi, pour cette élue LREM qui a voulu rester anonyme, le passage de son emploi dans le privé (où elle gagnait quelques 8 000 euros) aux bancs du Palais Bourbon (où l’indemnité est de l’ordre de 5 372 euros net) a été une véritable baffe.
« Je vais moins souvent au restaurant, je mange pas mal de pâtes, j’ai ressorti des vêtements de la cave et je vais devoir déménager ».
Elle rajoute par ailleurs que « pour certains, la question de tenir jusqu’au bout va se poser. » Eh oui, car pour la plupart de ces députés venant du secteur privé, le passage à l’Assemblée s’est traduit par une baisse du pouvoir d’achat mais aussi une augmentation significative du temps de travail. Une autre députée affirme : « Je n’ai jamais autant travaillé pour si peu ».
Même si d’autres députés, plus réalistes, sont venus tempérer les propos de leurs confrères en assurant qu’il n’était pas question de se plaindre de leurs revenus, que « face à une aide-soignante, on sait qu’on ne peut pas dire ça », le mal était déjà fait et les réactions n’ont pas tardé.
François Ruffin a ironisé sur tweeter : « qu’on les mette au Smic désindexé pour voir ! » faisant référence au rapport publié par un groupe d’ « experts » la semaine dernière qui appelait à mettre fin au « coup de pouce » annuel du salaire minimum. Clémentine Autain y a vu quant à elle le symbole même de cette ploutocratie (gouvernement des riches) :

Après ces propos complètement déconnectés d’une réalité où le salaire moyen en France est de 2 225 euros net, on a encore un peu plus de mal à digérer les coupes budgétaires qui touchent les APL ou la suppression de l’ISF… On pensait pourtant que 5 000 euros c’était beaucoup pour lever machinalement la main.

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