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Maltraitance et pollution : le tribunal d’Amiens ferme toujours les yeux face à la ferme des 1000 vaches

Le tribunal administratif d’Amiens vient d’autoriser l’augmentation du cheptel de « la ferme des 1000 vaches ». Ce nombre industriel d’animaux continue de faire parler de lui, notamment vis-à-vis de la pollution et du bien-être animal. L’histoire de la boîte à lait infernale Il y a 6 ans, Michel Ramery (décédé aujourd’hui), entrepreneur dans le BTP et issu […]

Le tribunal administratif d’Amiens vient d’autoriser l’augmentation du cheptel de « la ferme des 1000 vaches ». Ce nombre industriel d’animaux continue de faire parler de lui, notamment vis-à-vis de la pollution et du bien-être animal.

L’histoire de la boîte à lait infernale

Il y a 6 ans, Michel Ramery (décédé aujourd’hui), entrepreneur dans le BTP et issu d’une famille agricole, souhaite mettre sur pied un gigantesque projet fermier tout en contournant la crise du lait. Dans les années 70, il crée son entreprise de matériel agricole qui pèse aujourd’hui 550 millions d’euros (CA) et emploie plus de 3 500 salariés. Cette réussite l’expédie au 400ème rang des fortunes françaises selon le classement de Challenges. C’est en 2009 qu’il souhaite reprendre des activités sur un terrain agricole ; en pleine crise du lait, il s’associe à d’autres producteurs afin de mettre en commun leurs quotas laitiers et constituer le plus grand cheptel de France.

Grâce à une union de ces agriculteurs, il était plus facile pour eux de livrer le lait en volume à la coopérative Agrial et Senoble (yaourts et fromages frais). Ce n’est que plus tard que les coopératives françaises ont refusé de collecter le lait de la ferme des 1000 vaches et que Michel Welter, responsable de la Ferme, se voit obligé de vendre son lait en Belgique.

Dangers de pollution durable

Ce choix drastique et industriel pose de nombreux problèmes : le bilan carbone lié à l’acheminement de la nourriture et des camions marchands sur la même zone est très mauvais. De plus, l’association Novissen (Nos villages se soucient de leur environnement) a épinglé la ferme de peur que les résidus d’azote saturent les nappes phréatiques et détériorent la qualité de vie des habitants. De plus, l’énorme exploitation multiplie le risque d’épizootie (maladie épidémique) liée à la forte concentration de vaches au mètre carré. Cependant, les déjections des vaches seront recyclées en énergie via un méthaniseur et est l’un des éléments-clés de la rentabilité du gargantuesque projet ; le gaz combustible provenant des déjections permettra un rachat de l’électricité par EDF.

Pas d’animaux, que des numéros

Ce qui est le plus frappant, au delà des dangers de pollution, n’est autre que le non-respect du bien-être animal puisque les bêtes ne sortiront tout simplement pas de leur hangar. Leur alimentation se fait directement sur le béton et elles ne risquent pas de voir un brin d’herbe de toute leur vie. Dans un hangar de plusieurs centaines de bovins, le rythme est industriel et le bien-être des animaux ne peut être respecté, ils ne sont d’ailleurs plus des êtres vivants mais bel et bien des numéros. Nombreuses sont les associations qui ont contesté ces conditions inhumaines, notamment des membres de la Confédération paysanne, dont plusieurs membres ont été sanctionné pour leurs actions coups de poing.

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Qui ne dit mot consent

Malgré ces éléments, la préfecture n’a pas jugé nécessaire de donner une réponse concernant le projet d’accroissement du cheptel (ou plutôt la légalisation de la taille du troupeau). En 2015, il avait été demandé d’augmenter l’autorisation qui était jusqu’ici, légalement plafonnée à 500 vaches laitières. Malgré cette restriction, Michel Welter, le directeur de la ferme, abritait 294 de vaches de plus ; c’est alors qu’il a affirmé avoir déposé un dossier à la préfecture en mars 2015 pour augmenter son plafond. Son avocat Pierre-Etienne Bodart a présenté devant la cour que, selon la loi, « toute demande présentée à l’administration qui n’est pas suivie d’une position de l’administration pendant plus de deux mois vaut accord, sauf exception ». Le tribunal administratif d’Amiens vient de valider cette décision.

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Diane Scaya

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