L’association « L214 éthiques et animaux » s’est à nouveau infiltrée au sein des fermes d’élevage et dévoile cette fois-ci les coulisses de la fourrure et viande de lapins à travers des images choquantes.
L’envers du décor d’une « viande d’excellence »
Nouvelle action de L214. L’association vient en effet de publier une enquête sur les élevages de lapins Orylag. Trois élevages et abattoirs ont ainsi été filmés en caméras cachées. Filmées en septembre et novembre 2017, les images viennent d’une unité d’expérimentation de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) ainsi que chez le président de la Coopérative des éleveurs d’Orylag.
La race du lapin d’Orylag est le fruit de la sélection et du croisement développé par l’INRA depuis 1979. Après plusieurs générations de croisements, cette race a été créée afin d’obtenir une fourrure particulièrement soyeuse et une chair très tendre.
Pourtant revendiqués comme « éthiques » par les éleveurs (car ces animaux sont également consommés pour leur viande et pas seulement leur fourrure), ces élevages de lapins en batterie situés en Nouvelle-Aquitaine ne respectent aucunement les bonnes conditions de vie des animaux.
Ces lapins sont donc vendus derrière une image d’excellence et de viande haut de gamme sous l’appellation « Rex du Poitou » et bénéficiant d’un élevage artisanal et de conditions d’abattage privilégiées, alors que l’envers du décor et tout autre. « Derrière l’image de luxe se cachent des élevages industriels dans lesquels les lapins ne peuvent pas exprimer leurs comportements naturels ni connaître l’herbe ou les rayons de soleil. Cela va à l’encontre du discours de la filière qui présente cette race comme éthique » explique le porte-parole de l’association Sébastien Arsac.
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Blessures, maladies, conditions de vie insalubres, absence de lumière… Ces conditions inacceptables développent des troubles du comportement ou encore des syndromes chez les lapins tels que le « syndrome vestibulaire » qui les forces à rester la tête tordue vers le sol.
Le taux de mortalité est également très élevé, entre 25 et 30%. Cela serait dû notamment, selon l’association, à la fragilité génétique de cette race, mais également aux doses de médicaments donnés aux animaux. Cette information est cependant démentie par les éleveurs.
Les coulisses de la fourrure de luxe
Le 19 décembre, des images de l’enquête ont ainsi été dévoilées. En parallèle, l’association a déposé une plainte pour « mauvais traitements » devant le procureur de Niort et de la Rochelle contre les fermes, mais également contre l’INRA.
Une pétition a également été lancée est vise les marques de luxe utilisant cette fourrure. En effet, cette fourrure est surtout utilisée pour des vêtements comme des manteaux, des écharpes ou encore des sacs à main et se retrouvent chez des grandes marques comme Dior, Fendi ou encore Dolce & Gabbana. L’association appelle donc, dans cette pétition, les marques à « assumer leurs responsabilités » et à « renoncer à l’utilisation de la fourrure des animaux ».
Du côté de l’INRA, interrogé par « le Monde », l’institut répond que « les images ne respectent pas le bien-être animal », mais qu’elles ne leur « paraissent pas représentatives de ce qui se passe chez eux ». Cependant, les responsables de l’organisme assurent qu’une inspection interne va être mise en œuvre.

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