C’est une bien triste nouvelle pour l’environnement… Malgré une fuite immense intervenue la semaine dernière dans le Dakota du Sud, l’Etat du Nebraska vient d’approuver la construction du dernier tronçon du pipeline géant « Keystone XL », reliant ainsi le Canada jusqu’au Golfe du Mexique.
Un projet de longue date…
D’abord mise à l’arrêt par le président Obama, la construction de l’oléoduc « Keystone XL » a déjà fait couler beaucoup d’encre ! En effet, les polémiques s’enchainent depuis bientôt plus de 10 ans concernant les risques environnementaux et sanitaires de ce pipeline… et ont repris de plus belles lorsque Donald Trump a annoncé relancer le projet de construction de l’oléoduc.
S’étalant sur un tracé de plus de 1 900 kilomètres, ce pipeline géant a pour objectif d’acheminer les sables bitumeux canadiens (Alberta) jusqu’aux raffineries localisées dans le nord du golfe du Mexique. Soutenu également par Justin Trudeau, « très heureux » de la décision de Donald Trump concernant la relance du projet, ce sont surtout les milieux d’affaire qui ont beaucoup à gagner. En effet, Obama avait déjà considéré que cet oléoduc n’était pas d’« intérêt national ».
Une nouvelle fuite qui relance le débat environnemental
« Keystone XL » n’en est pas à sa première fuite… En effet, selon The Washington Post, 14 fuites ont déjà eu lieu, dont la plus grosse représentait l’équivalent de plus de 400 barils de pétrole ! Mais ce n’est pas tout, John Stansbury, professeur d’ingénierie des ressources environnementales et de l’eau à l’université du Nebraska estime à 91 le nombre de fuites supérieures à 50 barils de pétrole qui risquent de se produire en cinquante ans d’exploitation de « Keystone XL » et ce sur la totalité de son tracé !

Le vote des représentants du Nebraska intervient donc à un moment particulièrement inopportun… Moins de 4 jours après cette immense fuite de pétrole (plus de 800 000 litres), ces derniers se sont prononcé en faveur de la construction du dernier tronçon… Mais cette décision est loin de faire l’unanimité !
« Vous ne pouvez pas boire de pétrole »
Les militants et les défenseurs de l’environnement ont travaillé de pair avec les agriculteurs pour combattre ce projet… En effet, les fuites de pétrole mettent en danger la sécurité sanitaire et alimentaire des Etats-Unis, dans la mesure où cet oléoduc traverse plusieurs régions agricoles clefs pour le pays, dont le Nebraska, où 92% du territoire sont consacrés à l’agriculture et à l’élevage.
Le tracé de l’oléoduc prévoit également de faire transiter le pétrole par plusieurs zones cruciales pour l’« écosystème » américain, notamment l’éco-région des Sandhills et l’aquifère Ogallala. La poursuite des intérêts financiers du projet a lourdement été critiquée par les associations de défense de l’environnement, pour Michael Brune, président de l’ONG Sierra Club :
« La décision de Trump trahit nos enfants et les générations futures (…) Keystone XL est sale et dangereux et l’une des pires choses qui puisse arriver aux Américains ».
Et voilà qu’un ancien proverbe indien résonne plus que jamais en ces temps troublés :


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