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Au Malawi, des fillettes sont envoyées dans des camps d’ « initiation sexuelle »

Le journal Le Monde nous livre un dossier documentaire complet sur des pratiques Malawites ancestrales : la purification et l’initiation sexuelle de très jeunes filles et de femmes. Grâce à ce travail de fond sur ces pratiques méconnues du grand public, la sensibilisation grandit et les pratiques sont en voie d’évolution. Des croyances destructrices L’extrême Sud du […]

Le journal Le Monde nous livre un dossier documentaire complet sur des pratiques Malawites ancestrales : la purification et l’initiation sexuelle de très jeunes filles et de femmes. Grâce à ce travail de fond sur ces pratiques méconnues du grand public, la sensibilisation grandit et les pratiques sont en voie d’évolution.

Des croyances destructrices

L’extrême Sud du Malawi est la région la plus pauvre du pays. Entourée de près par la Zambie et le Mozambique, elle est le théâtre de pratiques ancestrales très violentes. Les familles des jeunes filles tout juste menstruées ou les femmes ayant vécu un drame dans leur vie qui souhaitent se « purifier » font appel à des « fisi », des « hyènes » en langue Chichewa. Bien loin de la bête à poil, ces hyènes ne sont autres que des hommes dont la profession est d’avoir des relations sexuelles forcées et non protégées. Cette pratique est la loi du « kusasa fumbi », elle occasionne des ravages psychologiques, contribue à la prolifération du virus du SIDA et engendre parfois des grossesses non désirées. Ce qui n’est pas moins qu’un viol était présent dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est comme la Tanzanie et le Kenya ; aujourd’hui, les gouvernements ont chassé cette pratique. Si la loi malawite l’interdit, son application reste quasi-inexistante.

Pas de féminité sans homme satisfait

Dans cette région d’Afrique, on ne peut devenir femme sans savoir satisfaire correctement un homme. Pour participer à ce passage à l’âge adulte, les familles rurales envoient les jeunes filles dans des camps d’initiation sexuelle dès leurs premières menstruations. Le journaliste Amaury Hauchard pour Le Monde s’est rendu au camp de Nampugo, village du district Mulanje afin de rencontrer les deux femmes qui le tiennent « On les emmène à la rivière, les filles se déshabillent, elles doivent être nues. Elles s’essaient à la danse chisamba, à remuer leurs fesses pour exciter les hommes. » La jeune Awa Kandaya se souvient très bien du moment où elle a compris que ce camp serait à vocation « d’apprendre à plaire à un homme, comment lui faire plaisir sexuellement ». Dans la tradition, si les jeunes filles et leurs familles refusent de se plier au rite, elles subiront des maladies de peau et des malheurs familiaux. Les mères envoient consciencieusement leurs filles dans des camps qui les ont elles-mêmes détruites, qu’importe, la perception du bien est à des années-lumière de celle de l’Occident.

Le viol purificateur

Contre les drames, la peur et les maladies, nombreuses sont les familles de cette région qui font appel à des hyènes pour le rite du « kusasa fumbi », la purification par le viol. On retrouve dans le dossier du Monde, entre autres témoignages, quelques mots de Doriss Liva, qui à 13 ans, a dû dormir « seule » un soir : « Au début, je n’ai pas compris pourquoi j’étais seule. Mais, pendant la nuit, un homme est venu. J’ai crié, mais il m’a forcée. ». Les parents de Doriss ont fait appel à une hyène car ils croyaient que leur fille était tombée enceinte et avait avorté alors qu’ils l’ont juste vue se balader main dans la main avec son copain. Ils se devaient de la purifier afin de la protéger, ainsi que le reste de la famille.

« On les emmène à la rivière, les filles se déshabillent, elles doivent être nues. Elles s’essaient à la danse chisamba, à remuer leurs fesses pour exciter les hommes. »

Des mots et des actions

Pourtant, ces pratiques sont interdites. Depuis l’affaire Eric Aniva, première hyène historiquement condamnée en 2016, les hyènes se cachent un peu plus ; les familles sont plus discrètes mais rien n’a vraiment changé. Ce qui devait être un coup de pied dans la fourmilière s’est avéré n’être qu’une poignée de sable dans un seau. En effet, pour se battre contre des croyances si profondément ancrées, il ne suffit pas d’arriver avec une vérité toute faite. La perception du bien et du mal est pour le moins subjective entre les cultures. Ce n’est pas en arrivant avec une culture radicalement différente qu’elle signifie la vérité pour ces habitants. C’est pour cela que les ONG tentent la pédagogie et travaillent main dans la main avec des locaux pour arrêter ces pratiques terribles. De plus en plus d’habitants se rendent compte d’une telle absurdité et se rallient à la cause de ceux qui veulent abolir les purifications sexuelles. Les croyances ont la dent dure ! Et si les lois sont passées, leur application se fera uniquement via l’éducation et la sensibilisation.

L’intégralité du dossier Le Monde par Amaury Hauchard ici.

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Diane Scaya

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