La « maladie du soda », aussi appelée syndrome du foie gras humain ou NASH (stéatose hépatique non alcoolique) est une maladie grave du foie qui touche de plus en plus de personnes en France et à travers le monde. En cause : la malbouffe et la mauvaise hygiène de vie…
Si nous sommes de plus en plus au fait des risques sanitaires liés à une mauvaise alimentation, il est rare que l’ampleur du phénomène soit pointée du doigt. Et pourtant, les chiffres ont de quoi alarmer. En effet, la maladie du soda est provoquée par l’accumulation de gras dans le foie due aux mauvaises habitudes alimentaires (produits gras ou sucrés), à l’obésité, au diabète et à la sédentarité. Une fois contractée, cette maladie est quasiment incurable. Elle se décline en trois étapes : la stéatose (le « foie gras humain »), l’inflammation (qui reste potentiellement réversible en changeant son alimentation) et la cirrhose (irréversible, la greffe de foie est nécessaire).

Aujourd’hui, on estime que six millions de Français seraient atteints de la maladie du soda, qui pourrait devenir la première cause de greffe du foie d’ici 2020 (elle l’est déjà aux Etats-Unis). A l’échelle mondiale, les chiffres font encore plus peur : 25 à 35% de la population mondiale seraient concernés et d’ici 2030 ce pourrait être la moitié de la population mondiale… Une véritable épidémie qui s’est discrètement installée et semble être en passe de devenir le fléau de notre siècle. Comme le souligne le Dr Dominique Lannes, auteur du livre NASH : la maladie de la malbouffe :
« C’est une épidémie invisible, insidieuse et silencieuse. N’attendez aucun signe avant-coureur, aucune douleur, aucun symptôme. »
D’après le site Bio à la une, il est pour l’instant très compliqué de diagnostiquer la maladie tant qu’il est encore temps. Il faut avoir recours aux biopsies hépatiques pour détecter avec certitude la NASH, des test qualifiés d’« examens invasifs avec un risque de complications notamment hémorragiques » par le Centre Hépato-Biliaire Paul Brousse. Il n’est en principe prescrit qu’en dernier recours, « lorsque le reste du bilan ne permet pas de conclure à un diagnostic précis. »

De la même façon, il n’existe pas de traitement – passé un certain stade – permettant d’éviter la greffe de foie. Une situation qui pourrait vite devenir dramatique si les possibilités de greffe sont insuffisantes. Toutefois, plusieurs médicaments sont en cours d’essais cliniques, comme l’acide obéticholique ou l’élafibranor, et dont les résultats sont assez prometteurs. Mais plutôt que de mettre au point un énième médicament venant panser artificiellement les blessures d’un mal plus profond touchant toute la société, il est urgent de changer nos habitudes alimentaires et de faire pression sur les industriels qui nous gavent de produits ultratransformés farcis aux sucres, matières grasses et agents conservateurs.
Le plus important reste en effet de prendre la mesure des risques liés à la malbouffe et d’opter pour une alimentation plus saine et plus variée. C’est en cela que l’éducation sur ce sujet est fondamentale. Ainsi, la société biopharmaceutique française Genfit a créé The Nash Education Program, un fonds de dotation de 1,9 million d’euros dont l’objectif est de sensibiliser le public et les professionnels de la santé pour sortir cette épidémie mondiale du silence.