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La maladie de Lyme : une maladie émergente qui inquiète et divise la communauté scientifique

Méconnue du grand public, pouvant provoquer des symptômes très divers, difficile à soigner, mais pourtant en constante progression en France et dans tout l’hémisphère Nord, la maladie de Lyme est en passe de détrôner le SIDA au rayon des maladies complexes et inquiétantes. Préambule Avant d’entrer dans le vif du sujet, précisons que la maladie […]

Méconnue du grand public, pouvant provoquer des symptômes très divers, difficile à soigner, mais pourtant en constante progression en France et dans tout l’hémisphère Nord, la maladie de Lyme est en passe de détrôner le SIDA au rayon des maladies complexes et inquiétantes.

Préambule

Avant d’entrer dans le vif du sujet, précisons que la maladie de Lyme est une pathologie multiforme et encore mal cernée par la communauté scientifique ; à son sujet, les avis et les recommandations divergent. Seules les données sur sa propagation et son diagnostic peuvent être prises pour argent comptant dans l’article qui suit. Pour le reste (influence de facteurs environnementaux, caractère chronique, traitements alternatifs), nous avons choisi de rapporter les avis de médecins et chercheurs sur la question, mais nous ne pouvons pas en certifier l’exactitude.

Une maladie émergente

Aujourd’hui présente dans 65 pays, en particulier dans l’hémisphère Nord, la maladie de Lyme, ou « borréliose de Lyme », est ce qu’on appelle une « maladie émergente » ; ce titre lui est attribué parce que cette pathologie n’est pas évoquée par la littérature médicale ancienne (son premier diagnostic date de 1975, dans la ville de Lyme aux Etats-Unis).

De fait, sa diffusion s’est accélérée lors des dernières décennies : environ 3 millions de cas ont été constatés aux Etats-Unis entre 1970 et 2000, avec une forte croissance depuis le début des années 2000. En France, l’Institut Pasteur estime que 10 000 nouveaux cas se déclarent chaque année. Cette émergence, mal expliquée par la communauté scientifique, peut être attribuée d’une part à l’amélioration des méthodes de détection, et d’autre part – avec de nombreuses réserves – à d’autres facteurs propres à notre époque (climat, pollution) sur lesquelles nous reviendrons.

Transmise par la tique, un petit parasite présent dans la nature, la maladie de Lyme est une infection provoquée par une bactérie de la famille des borrélies (au moins une, Borrelia burgdorferi, mais peut-être également d’autres bactéries de cette famille). Sa progression, séparée en trois stades (primaire, secondaire, tertiaire), se traduit par des symptômes extrêmement variés, en fonction de la zone du corps attaquée par la bactérie.

Chez les patients, on recense donc un ou plusieurs des symptômes suivants : des problèmes du système nerveux (migraines, vertiges, troubles de la mémoire et de la concentration), des problèmes cardiaques (palpitations, oppressions), des troubles du sommeil (fatigue chronique, hypersomnie, mais aussi insomnies), des douleurs articulaires (arthrite de Lyme), des crampes. Le panel de symptômes est si large que la maladie est surnommée « la grande imitatrice » par les médecins.

Au chapitre du traitement, la diversité est également au rendez-vous. Le premier réflexe pour les médecins est la prescription d’antibiotiques pour éradiquer la bactérie ; malheureusement, à l’instar du virus du SIDA, la borrélie sait muter pour contrer les antibiotiques, ou s’abriter dans des kystes au niveau des organes. Pour faire face à cette adaptation de la maladie, le cocktail d’antibiotiques doit être diversifié. Viennent ensuite d’autres méthodes alternatives, comme le traitement par les plantes, à l’efficacité décriée par la communauté scientifique.

Le grand flou

Cette même communauté est en effet très divisée sur le sujet, et le simple lecteur ne sait à quels saints se vouer. Pour un groupe de médecins, rassemblés dans un collectif nommé Chronimed, la maladie de Lyme est une « infection froide » : cela signifie qu’elle revêt un caractère chronique au-delà de la morsure de la tique, même si elle ne provoque pas de fièvre.

C’est notamment l’avis de Béatrice Milbert, médecin chercheur spécialiste en pathologies infectieuses. Dans une interview donnée aux Cahiers de la Bio-énergie, celle-ci expose longuement son avis, que nous relaierons ici avec un avertissement : la publication citée plus haut explore une voie très alternative, loin de la rigueur de la médecine contemporaine, en s’intéressant à la « résonance vibratoire entre le cosmos actif et l’être biologique ». Les déclarations de Mme Milbert sont donc à prendre avec prudence.

Attention, prudence

En s’appuyant sur le travaux du Pr Luc Montagnier, prix Nobel de médecine 2008 (pour la co-découverte du virus du SIDA), lui aussi adepte de la médecine électromagnétique, Mme Milbert avance dans son interview que la maladie de Lyme est une « maladie de civilisation ». Cette déclaration s’appuie sur deux idées : tout d’abord la méconnaissance (avérée) de la maladie par le système de santé (en particulier français), puis l’affirmation (qui manque de fondement scientifique) selon laquelle les éléments de notre environnement contemporain, en particulier l’exposition à la pollution et aux ondes électromagnétiques, favorise la diffusion de ce genre de maladies du système immunitaire.

L’interview, disponible à cette adresse, est un mélange difficile à suivre pour les non-initiés entre données scientifiques raisonnables et affirmations curieuses. On y retrouve, pêle-mêle, une analyse de la complexité des modes de transmission de la maladie de Lyme, l’affirmation que cette maladie est sexuellement transmissible (non confirmé), une sortie contre le système de santé français, une mise en garde contre les ondes (« nous n’avons pas compris la toxicité des champs électromagnétiques » – le doute est permis, mais l’OMS réfute pour l’instant le danger des ondes), et un plaidoyer pour des médecines alternatives, comme la « médecine quantique » (une méthode new age décrite comme « fantaisiste » par les scientifiques conventionnels) ou le traitement par les plantes et huiles essentielles.

Rester pragmatique

Difficile, devant un tel sujet, de démêler le vrai du faux. Si certains messages portés par les scientifiques du Chronimed, comme l’alerte sur « l’ignorance totale sur le sujet, d’une grande partie de la communauté médicale et scientifique » et les inquiétudes sur le rôle de la pollution et des ondes sur la progression de la pathologie (même non confirmée, elles méritent d’être explorées), le langage alarmiste, fourre-tout et parfois franchement illuminé (« l’harmonisation, c’est une prière ; certaines personnes dans l’univers connaissent le secret de cette harmonisation qui a été perdu ») utilisé par ces derniers discréditent la partie du message positive et censée.

Pour le Pr Daniel Christmann, du service des maladies infectieuses du CHU de Strasbourg :

« Ce genre de message jette le trouble dans l’esprit des gens (…) il faut leur expliquer que ce n’est pas si grave et qu’on guérit très bien dans l’immense majorité des cas, en traitant par antibiotiques ».

Sans s’alarmer, ni verser dans les méthodes douteuses, soyons pragmatiques face à la maladie de Lyme, qui doit faire l’objet de plus de recherches en vue d’une compréhension entière de son fonctionnement, comme cela a été le cas avec le SIDA il y a quelques années.

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Antoine Puig

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