Après le combat des associations de parents d’élèves, la maire de Strasbourg a décidé de bannir les barquettes en plastique de la restauration scolaire. En passant aux contenants en inox, la Ville de Strasbourg fait un pas en avant pour la santé des élèves et pour une politique « zéro déchet ».

Le plastique dangereux pour la santé et pour l’environnement

Depuis quelques années maintenant, l’utilisation de barquettes en plastique pour la restauration collective est devenue la norme. Nous connaissons aujourd’hui le règne des liaisons froides, c’est-à-dire d’un modèle de restauration industrielle dans lequel les plats sont chauffés puis réfrigérés pour pouvoir être stockés longtemps, avant d’être envoyés dans les cantines. Economique et plus apte à la conservation longue des aliments, le plastique a envahi les cantines scolaires, au grand dam des associations de parents, inquiètes de ses impacts sur la santé des enfants. En effet, si ces plastiques alimentaires sont certifiés sans phtalates ni BPA, le problème reste de savoir dans quelle mesure le fait de chauffer les plats dans leurs emballages plastiques ne risque pas de libérer des « perturbateurs endocriniens » – notamment du Bisphénol A – dans les aliments qui seront servis aux enfants.

Ajoutons à cela, que l’impact environnemental d’un tel modèle de production est dramatique. A Bordeaux par exemple, environ trois millions de barquettes en plastique sont utilisées tous les ans, une véritable aberration environnementale. Pour la plupart il s’agit de plastique non recyclable, finissant à l’incinérateur (et représentant donc un coût supplémentaire pour les collectivités). Il y a encore quelques années de cela, c’était l’inox qui régnait en maître dans les cantines : un contenant réutilisable à l’infini, considéré comme le moins risqué pour notre santé.

Les parents d’élèves prennent les armes !

C’est alors face à cette aberration que Ludivine Quintallet, une maman d’élève, a décidé de mener son combat. Elle explique : « En première section de maternelle, mon fils était inscrit à la cantine et je ne me posais pas de questions, heureuse de savoir que les enfants mangeaient bio, ainsi que la ville en faisait la promotion un peu partout… En avril 2016, une maman m’explique qu’ils mangent dans des barquettes en plastique. C’est alors que mon monde s’est effondré ! » Immédiatement, elle décide de prendre le problème à bras-le-corps et crée avec d’autres parent le collectif Projet Cantine Strasbourg, auteur d’un « manifeste pour des cantines plus saines pour la santé et l’environnement » à destination des élus de la Ville de Strasbourg et du maire Roland Ries (PS).

Retour aux contenants en inox

Après quelques mois seulement de débats, la mairie reconnait la légitimité de l’action de ces parents et engage la Ville à réduire de 50% l’utilisation de ces barquettes jetables en deux ans avant de les bannir complètement d’ici 4 ans. C’est l’Alsacienne de restauration, qui était déjà responsable de la restauration collective des scolaires, qui est chargé de prendre en main la transition vers le retour des contenants en inox.v18 établissements verront déjà l’arrivée de l’inox dès la rentrée 2017, et seront suivis le plus rapidement possible par les 26 autres restaurants restants.

Une réorganisation nécessaire

Une décision dont la rapidité et l’efficacité sont à saluer, d’autant plus que cette transition nécessitera une large réorganisation des services de la restauration scolaire. Comme le souligne François Buffet, adjointe au maire de Strasbourg en charge de l’éducation : « Nous passons de la manutention par les agents de quelques grammes à quelques kilos, d’où l’intervention d’un ergonome. Ce changement nécessite également un investissement matériel, avec par exemple l’achat de lave-vaisselles ». De plus, la mairie s’est engagée à servir au moins 30% de produits bio dès la rentrée 2017, ainsi que des « repas bons pour ta planète » mensuels, sans poisson ni viande.

Si le combat des parents d’élèves strasbourgeois a permis de mettre un terme rapide à ces liaisons froides gourmandes en plastique, à l’inverse la mairie de Bordeaux ne semble pas prête à renoncer au « tout-plastique » malgré le mécontentement des parents réunis sous la bannière « Bordeaux pour une cantine sans plastique ». Espérons que Strasbourg montrera à ces incorrigibles pessimistes qu’il est possible et souhaitable de se passer des barquettes en plastique.

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