Malgré sa promesse de sanctuariser le budget de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la vie étudiante, le gouvernement a annoncé un plan d’économie très sévère dans ce secteur (plus de 331 millions d’euros). Une décision qui risquerait bien de déclencher les fureurs des chercheurs et des universitaires, qui travaillent déjà en sous-effectif et avec des moyens très limités.
Une coupe budgétaire de grande ampleur dans un secteur déjà précaire
Si les universités s’attendaient à subir une petite cure d’amaigrissement, l’ampleur des restrictions budgétaires annoncées par Bercy est inédite et va bien au-delà de ce que était attendu. Plus de 95 millions d’euros sont retirés au budget des universités et plus de 45 millions à celui de la vie étudiante. Le reste des secteurs de l’enseignement et de la recherche sont également touchés.
Cette réduction drastique de moyens intervient malheureusement dans un secteur qui manque déjà énormément de ressources. Le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche est déjà très décrié en France (Universités aux situations financières très dégradées, émigration des chercheurs à l’étranger faute de moyens…).
Les universités, qui doivent accueillir de plus en plus d’étudiants, se voient amputées d’une partie de leur budget alors qu’elle devraient recevoir des fonds supplémentaires. On marche sur la tête… Ces « suppressions de crédits sont équivalentes à la rémunération annuelle de 5 500 chercheurs. C’est inédit ! » s’indigne également Valérie Rabault, députée Tarn et Garonne. Les syndicats quant à eux (SGEN-CFDT et SNESUP-FSU) annoncent d’ores et déjà des mobilisations si cette annonce venait à se confirmer…
Une rentrée scolaire sous pression
Si le ministère de l’enseignement supérieur assure que cet effort budgétaire n’affectera « ni les moyens des universités ni les programmes des recherches engagées ou les campagnes d’emploi », les professeurs d’université s’inquiètent pour la rentrée à venir. « Nous sommes extrêmement inquiets, réagit Gilles Roussel, à la tête de la conférence des présidents d’université. Étant donné la pression démographique, les conditions d’études ne peuvent que se dégrader ». En effet, les restrictions budgétaires touchent principalement les sommes mises en réserve par « précaution », mais qui sont généralement « dégelées » – c’est-à-dire redistribuées aux établissements – afin qu’ils puissent équilibrer leurs budgets. Une décision qui intervient dans un contexte politique et écologique déjà très tendu avec la relance des débats sur la sélection à l’université…

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