Rédigé par Hélène De Vestele, experte ZeroWaste et fondatrice d’Edeni, notre nouveau manifeste vous offre une lecture holistique des enjeux autour du zéro déchet. Loin de se cantonner à la seule démarche individuelle, le zéro déchet remet en cause tout notre mode de vie occidental pour une meilleure cohérence et une écologie radicale.
Nos déchets, le reflet de notre mode de vie outrancier
Les chiffres de nos déchets donnent le vertige. Chaque seconde, plus de 600 000 kilos de déchets arrivent dans les océans. 99 % des animaux marins auront ingéré du plastique en 2050. Dorénavant, on le sait, le recyclage est un leurre car très peu de matériaux sont entièrement recyclables. En France, moins de 40 % de nos déchets sont recyclés. Alors que les pays d’Asie du Sud-Est refusent à présent de traiter les déchets des pays occidentaux, nous allons enfin devoir regarder notre mode de production et de consommation en face.
« Les déchets, c’est de la surconsommation, ce sont plus de vêtements synthétiques, plus de microfibres, plus de produits irritants, plus de nourriture industrielle, plus d’additifs, plus de plastique, plus de brome à notre contact, plus d’antibiotiques, plus d’espace bétonné, plus de possessions matérielles, plus de charge mentale pour s’en préoccuper, les ranger, les nettoyer, les assurer, les remplacer… plus de désirs superficiels, plus de mal-être. » Hélène De Vestele

Mal-être dans une société du tout-jetable, qui ne prend plus soin des choses, habituée qu’elle est à remplacer plutôt que réparer. Dans le manifeste « Zéro Déchet », Hélène De Vestele vous invite à prendre la pilule rouge et passer de l’autre côté de la matrice pour mieux en comprendre les rouages, et d’écouter enfin l’instinct qui nous crie que nous fonçons droit dans le mur en continuant ce mode de vie mortifère.
Vivre en cohérence avec ses valeurs profondes
Parmi les 5R de la philosophie Zéro Déchet, l’un d’eux est particulièrement présent dans ce manifeste : Refuser. Refuser les déchets comme les arrangements avec sa conscience, la fameuse dissonance cognitive, refuser un modèle de société qu’on nous a imposé à la naissance, refuser d’être complice passif ou actif de l’exploitation du vivant… pour finalement revendiquer et apprendre. Apprendre à être cohérent, le plus possible, dans un système qui va à l’encontre de l’écologie et l’égalité.

« La cohérence est une radicalité nécessaire. C’est une arme d’amélioration massive. En interrogeant en permanence le sens de nos actes et de nos pensées entre eux, on arrive à faire de nos rêves une réalité, car on détruit les limites factices que notre surmoi et les structures sociales avaient fixées. » Hélène De Vestele
Car apprendre à refuser, c’est aussi apprendre à s’écouter, distinguer l’essentiel du superflu, l’indispensable de l’inutile. En apprenant à connaître ses vrais besoins, nous pouvons alors prendre soin nous tout comme de notre environnement. Hélène De Vestele offre une approche holistique du zéro déchet : santé et écologie sont étroitement liées. Pour elle, il est essentiel de savoir prendre soin de soi pour avoir l’énergie nécessaire à porter ses valeurs.

« Il est capital de travailler collectivement à la réinvention de nos systèmes culturels et de se former à un monde d’alternatives tout en luttant pour l’effondrement de celui qui nous détruit. L’un n’ira pas sans l’autre. Nous n’irons pas sans le nombre et le nombre n’ira pas sans l’individu convaincu, enthousiaste et motivé » Hélène De Vestele
Dans le détail, elle explique également comment elle a choisi d’incarner ses valeurs dans son quotidien et son travail. Et de rappeler que l’humain est une espèce à l’immense capacité d’adaptation, d’autant plus quand ce changement est partagé au sein d’une communauté soudée et solidaire. Le Zéro Déchet, une résistance collective nécessaire.