Face au constat alarmant de l’utilisation du plastique et aux conséquences grandissantes de celui-ci, l’Union européenne s’engage dans une nouvelle stratégie.
Des chiffres alarmants
25 millions de tonnes de plastique sont jetées chaque année et 8 millions se retrouvent déversées dans les eaux, impactant ainsi tout l’écosystème. En effet, hormis la consommation massive de plastique, « l’usage unique » reste le problème central de cette pollution.
Sur les millions de tonnes jetées, 39% sont incinérés afin de produire de l’énergie, 31% sont récupérés en décharges et seulement 30% sont recyclés.
Face à ce constat l’Union européenne souhaite établir les fondations d’une « nouvelle économie du plastique ». La Commission de l’UE veut trouver d’urgence des modèles plus durables. Ainsi, le 16 janvier dernier, Bruxelles a donc annoncé un plan afin de sortir totalement du plastique non-recyclable d’ici 2030. Une stratégie, qui présente les orientations de la politique européenne dans ce domaine, a donc été publiée. Celle-ci s’intègre aux mesures qui visent déjà à interdire « d’enfouir le plastique trié » mais également à faire passer à « 55% le taux d’emballages en plastiques recyclés » d’ici 2030, contenues dans quatre propositions législatives devant être approuvées d’ici la fin du premier trimestre de 2018.

Cette stratégie s’inscrit dans le « Paquet sur l’économie circulaire » adopté en décembre 2015 par l’UE, mais également dans la résolution des Nations unies, signée par environ 200 pays en décembre 2017, afin « d’éliminer la pollution plastique des océans ».
Plastique à usage unique
La commission de Bruxelles a donc tiré la sonnette d’alarme et attiré particulièrement l’attention de tous sur l’usage unique des plastiques. Frans Timmermans, vice-président de la commission, affirme que les effets à long terme de cette pratique sont dévastateurs.
« Ces plastiques à usage unique prennent cinq secondes à produire, vous les utilisez pendant cinq minutes, et il faudra 500 ans pour qu’ils se dégradent complètement dans la nature » explique-t-il au Guardian en s’exprimant sur des objets, tels que les assiettes et couverts, en plastiques. « Si nous ne faisons rien à ce sujet, 50 ans plus tard, nous aurons plus de plastiques que de poissons dans les océans ».
Un double objectif
L’objectif environnemental n’est pas seul à être mis en avant dans cette stratégie.
L’enjeu économique y a évidemment sa place. « Selon les estimations, seulement 5% de la valeur des matériaux des emballages en plastique est retenu dans l’économie, le reste est perdu après un premier usage très court. La facture annuelle s’élève entre 70 et 105 milliards d’euros, l’Europe ne peut pas se le permettre » ajoute un document de la Commission qui exprime également l’objectif de créer 200 000 nouveaux emplois d’ici 2030 dans les secteurs des déchets et du recyclage. Les dispositifs devraient permettre d’économiser une centaine d’euros par tonne de déchets collectée.
En effet, différents volets sont établis dans la stratégie, avec des industries et des marchés qui pourraient alors bénéficier d’un nouvel élan. L’UE promet donc de mettre à disposition 100 millions d’euros d’ici 2020 qui viendront renforcer le fonds déjà existant, afin de financer « l’innovation visant à développer des plastiques mieux recyclables et des procédés de recyclage plus efficaces ».

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