L’Assemblée a rejeté toutes les mesures favorables en matière de bien être animal.
L’assemblée nationale ne cesse de décevoir les associations de protection animale. Le 30 mai dernier, les dispositions votées par les députés lors des discussions du projet de loi Egalim (projet de loi Agriculture et alimentation) étaient loin d’être satisfaisantes.
À nouveau, l’Assemblée nationale a rejeté toutes les mesures en faveur des animaux. En effet, les députés étaient appelés à se prononcer sur l’article 13 du projet de loi issu des États Généraux de l’alimentation ce mardi 26 juin.
Cependant, malgré une pression forte des associations, l’ensemble des interdictions d’élevage en cage des poules pondeuses, de castration à vif des porcelets, de broyage des poussins ou encore de contrôle vidéo dans les abattoirs ont été rejetées.
Selon la co-fondatrice de l’association L214 :
« cette nuit, dans le discours des députés, le bien-être animal, le souci des éleveurs et des ouvriers d’abattoir ont été répétés en boucle. Dans les faits, l’obéissance aux filières de production a été flagrante. Honteusement, les attentes de 90 % des français ont été balayées d’un revers de la main par une assemblée fuyarde et lâche, plus soucieuse de ne pas contrarier la minorité bruyante des tenants de l’élevage industriel que d’une société toute entière révoltée par la cruauté de l’élevage intensif ».
Aucune mesure retenue
Ainsi, l’interdiction partielle des œufs de poule en cage n’a même pas été retenue, alors que cette promesse faisait partie de la campagne d’Emmanuel Macron, renouvelée à Rungis en octobre 2017. Les amendements prévoyant une interdiction totale de l’élevage en cage à date butoir ont quant à eux été refoulés à une majorité écrasante.
Selon L214, le gouvernement et l’assemblée sont « restés indifférents aux souffrances endurées par les poules pondeuses dans les cages et aux attentes sociétales, se cachant derrière un plan de filière non contraignant et peu ambitieux ».
Par ailleurs, le débat autour du contrôle vidéo a connu un scénario analogue. Le député Olivier Falorni, à l’origine d’une proposition de loi qui avait abouti à l’adoption du contrôle vidéo par l’assemblée, s’est vu limité lors du débat démocratique. Le vote a donc abouti sur une vidéo surveillance non pas obligatoire mais « expérimentale ». Ainsi, les établissements qui se porteront volontaires se verront proposer à une expérience de vidéo surveillance pendant 2 ans.
Les députés ont également écarté l’interdiction de l’abattage sans étourdissement, des lapins en cages, des fermes usines ou encore de la limitation du temps de transport des animaux vivants.
Seul le motif de mauvais traitement a été étendu aux personnes morales lors du transport d’animaux vivants, augmentant également les peines à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.
Ces nouvelles viennent conforter un sondage de l’opinion publique, selon lequel 70 % des français estiment que les animaux sont mal défendus par les politiques.Les parlementaires avaient, selon L214, la responsabilité d’ouvrir la voie à un changement de modèle agricole et alimentaire mais ont préféré favoriser les intérêts économiques au mépris de l’éthique des impacts sur l’environnement et sur la santé des consommateurs.