« L’Île aux fleurs, c’est le chaos d’un monde filmé sur fond d’ironie et de lucidité pessimiste. Le film nous montre comment nos déchets aboutissent à la décharge publique, sur l’île aux fleurs, là où les autochtones les plus pauvres fouissent les ordures après les porcs pour y trouver quelque nourriture. Rien à voir avec un pensum tiers-mondiste plein de bons sentiments. La charge est d’autant plus forte qu’elle s’inscrit dans le normal, la vérité, la logique, le cours du monde, décrit avec cet humour qui est, comme chacun sait, la politesse du désespoir. Et la dénonciation est d’autant plus efficace que l’horreur n’est pas dite mais nous saute à la gorge. »
Si un extra-terrestre venait à observer notre société, quelle perception aurait-il de celle-ci ? Que lui répondrait un être-humain, du haut de sa connaissance naturellement opulente ? Mais à quoi rime-t-elle ?
Conversation entre un extra-terrestre qui essaie de comprendre et un humain qui pense avoir compris.
– L’extra-terrestre : Je remarque que ce qui différencie l’homme des animaux est qu’il soit doté d’une main, elle-même dotée d’un pouce préhenseur et surtout qu’il en a conscience grâce à son télé-encéphale hautement développé.
– L’humain : L’humain possède des mains, en effet. Cet écho ne va pas sans omettre le lien qui unit l’homme à ses propres mains. Hu-main. Pour Aristote, un philosophe, la main est le prolongement de la raison humaine, l’outil des outils, et c’est en cette polyvalence que se trouve l’avantage spécifique de l’humanité.
« Ce n’est pas parce qu’il a des mains que l’homme est le plus intelligent des êtres, mais parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains » a-t-il prononcé.
– L’extra-terrestre : Avoir conscience, c’est alors se souvenir et se souvenir c’est vivre et avoir conscience que l’on vit. Donc pourquoi être doté d’une telle capacité si ce n’est pas pour transmettre et partager sa vie ? Comment avoir conscience que l’on vit et, tout de même, perdre son temps à travailler en échange d’une tomate qui pousse dans le champ de son voisin ?
– L’humain : Car l’homme se différencie en deux catégories, celui qui a de l’argent et celui qui n’en a pas, en l’occurrence, celui qui choisit sa tomate et celui qui ne la choisit pas mais la trouve dans une déchèterie, là où on met les déchets. L’argent permet d’être libre, de faire des choix.
– L’extra-terrestre : Mais alors, ce que vous appelez déchet n’en est pas un s’il est réutilisable ? Et, l’homme, est-il vraiment, libre, s’il n’a pas d’autres choix que de la payer cette tomate ? Je suis d’accord avec vous, sur ce qui est que l’argent différencie la personne qui en a et la personne qui n’en a pas, juste par le pouvoir exercé sur l’autre. Celui qui en a, devient alors propriétaire des choix de l’autre.
– L’humain : Oui mais l’esclavage a été aboli en 1848 pour la France.
– L’extra-terrestre : Qu’est ce que l’esclavage ?
– L’humain : C’est une personne qui, parce qu’elle a de l’argent, est propriétaire des choix de l’autre.

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