Le parc national de Nairoibi au Kenya est menacé par l’urbanisation.
Une réserve au sein d’une capitale
Cette réserve naturelle protégée de Nairobi au Kenya fut créée en 1946. Constitué d’une savane de 117 km2, le parc est clôturé au Nord, à l’Ouest et à l’Est mais reste ouvert au Sud sur une plaine de 2 200 km2 afin que les espèces puissent aller et venir. La réserve gérée par Kenya Wildlife Service (KWS) compte 80 espèces de mammifères, 450 espèces d’oiseaux et 40 espèces d’amphibiens et reptiles. Mais la spécificité du parc est que celui-ci est le seul au monde situé au sein d’une capitale. En bordure de cette capitale de 3 millions d’habitants, la pollution des infrastructures et usines affecte la qualité de l’air et les déchets des habitants et des touristes mettent en péril les animaux. De plus, les migrations annuelles sont menacées par ce déséquilibre naturel causé par l’urbanisation.
En 2012, un projet de Rocade au Nord-Ouest du parc avait été lancé par le président kenyan Mwai Kibaki pour désengorger le flux de voitures au sein de la capitale, passant alors de manière illégale au sein des frontières de la réserve. Or, seul le Parlement peut décider de la « modification de frontières de la réserve ». L’affaire avait alors été portée face aux tribunaux en 2013 et avait obtenu la suspension des travaux sur la portion contestée.

Construction d’une voie ferrée et d’une autoroute
Aujourd’hui, voulant moderniser son transport de marchandise, c’est une ligne de chemin de fer (d’un investissement de 3,8 milliards de dollars) que souhaite mettre en place la capitale. Les négociations sur l’emplacement final sont en cours et le ministre du transport a demandé à son partenaire en charge de l’environnement de lui céder 100 hectares contre les 25 prévus à l’origine. Le parc était déjà traversé par une vieille ligne de chemin de fer datant de l’époque coloniale. Cependant cette nouvelle construction à la différence de l’ancienne est construite sur un remblai artificiel en pente ne laissant pas la possibilité à certaines espèces, telles que les éléphants, de la traverser. Cette construction n’offre que quelques ponts où éléphants et girafes ne peuvent accéder. Autre obstacle se dressant à l’horizon : la construction d’une autoroute à six voies à proximité des rails.
Ainsi les défenseurs du parc tentent de récupérer des données sur le mouvement de certaines espèces, dont les éléphants, afin de faire pression sur le gouvernement. L’objectif étant de s’assurer que toute future infrastructure comprenne des passages appropriés ne perturbant pas les mouvements animaliers.
Sources : National Geographic / Le Monde

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