Dans une tribune mise à disposition par Libération, la musicienne Emily Loiseau appelle le président Emmanuel Macron à faire de la question des migrants une priorité de son quinquennat, aux niveaux national et européen.
Appel à l’aide
Auteure, compositrice, interprète, mais aussi militante. Emily Loizeau, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, a écrit dans les colonnes de Libération un vibrant plaidoyer pour la cause de ces laissés-pour-compte de la mondialisation. « Nous sommes tous potentiellement un migrant », affirme la chanteuse aux nombreux talents. En invoquant une comparaison entre les affres de la crise migratoire et les horreurs de la guerre, en faisant appel à l’humanité de tous les Français, elle demande au président Emmanuel Macron d’élaborer d’urgence une solution à la situation.
L’appel, qui s’ouvre sur un rappel glaçant des macabres figures de la crise – « nous avons encore tous en mémoire les images des corps de ces enfants de réfugiés échoués sur nos plages » – est aussi un moyen d’attirer l’attention du public sur la question, et sur les initiatives mises en œuvre par les Nations unies sur la question. La Journée internationale des réfugiés, qui revient chaque année le 20 juin, est l’une de ces actions. L’occasion pour l’ONU de rappeler l’existence de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, qui inclut notamment le droit universel des réfugiés de travailler, d’accéder au logement, ou de recevoir une éducation.
Passer à l’action
Au niveau international, l’ONU agit pour les réfugiés par le biais du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), une structure qui s’efforce de faire respecter le droit d’asile, et œuvre à l’élaboration de solutions durables pour les populations déplacées. Malheureusement, l’ONU ne peut agir sans le concours de pays membres, qui décident ou non d’accorder l’asile aux réfugiés : « il ne s’agit pas vraiment de partager un fardeau. Il s’agit de partager une responsabilité mondiale, fondée non seulement sur le principe général de notre humanité commune, mais aussi sur les obligations particulières qui nous incombent en vertu du droit international », rappelle António Guterres, secrétaire général de l’ONU.
Emily Loizeau ne se contente pas donc d’enjoindre le président Macron à agir ; en plus de sa tribune, elle a lancé une pétition sur change.org pour étoffer sa demande au président d’un soutien populaire (celle-ci compte actuellement 20 500 signatures). Dans un champ plus symbolique, elle a également prévu une « action citoyenne symbolique », qui consistera à lâcher sur le canal de l’Ourcq jusqu’à 10 000 bateaux de papier, un pour chaque migrant mort en mer depuis 3 ans.
« Ces milliers d’enfants et de jeunes isolés, abîmés, violés, perdus qui ont besoin de protection »
Les enfants d’abord
Dans sa lettre, la compositrice insiste particulièrement sur le sort misérable des enfants. Faisant référence au documentaire de Thomas Dandois et Stéphane Marchetti, tourné en 2016 dans la jungle de Calais, elle supplie le gouvernement de venir en aide à « ces milliers d’enfants et de jeunes isolés, abîmés, violés, perdus qui ont besoin de protection ». Le documentaire, intitulé les Enfants de la jungle, fait en effet un tableau inquiétant de la situation des jeunes migrants : « c’est Dickens sous nos fenêtres. Ces mineurs se font tous violer et tombent dans des réseaux qui les exploitent », témoigne le journaliste Thomas Dandois.

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