Réalisée par 41 chercheurs de 14 pays, cette étude met en avant le lien entre les adaptations des espèces végétales et animales face au réchauffement climatique et les premières perturbations observées sur le bien-être humain.
Le réchauffement climatique et la biodiversité
Pour garder des conditions de vie optimales, les espèces doivent s’adapter : tolérer le changement, s’adapter à celui-ci ou migrer. Des études scientifiques démontrent qu’en moyenne les espèces animales terrestres migrent vers le nord de 17 km par décennie et de 72 km pour les espèces marines. Les végétaux eux tendent à se développer en altitude pour éviter la chaleur. « Les changements dans les dynamiques de prédation, les associations de végétaux, la compétition et le mutualisme peuvent aussi avoir des impacts substantiels au niveau des populations » expliquent les auteurs.
L’étude porte également son attention sur des effets de la rétroaction qui pourraient aggraver l’impact du réchauffement. Par exemple, l’expansion de buissons est favorisée par le réchauffement des régions arctiques amplifiant ainsi l’absorption de rayonnement solaire, la production de vapeur et donc l’augmentation de la température de l’air. Une boucle sans fin qui aggrave la situation. L’homme, se tenant en haut de la chaîne alimentaire, se voit menacé par ces divers bouleversements écologiques. Par exemple, alors que le stock de maquereaux de l’Atlantique Nord faisait auparavant débat entre les pays de l’Union européenne, celui-ci est aujourd’hui remonté tellement au Nord qu’il est devenu une pêche islandaise mettant ainsi au cœur des négociations un plus grand nombre de parties. Autre exemple, les thons tropicaux qui nourrissent de nombreuses populations d’îles du Pacifique, commencent à remonter vers le Nord mettant en danger leur approvisionnement.

Outre l’impact sur la consommation et parfois sa survie, l’homme est également affecté par de nouveaux virus. La hausse des températures favorise la colonisation de nouveaux territoires par les moustiques. Des agents pathogènes tels que les virus sont ainsi transportés vers des populations autrefois non concernées. Par exemple, l’étude cite le virus de West Nile apparu dans le bassin méditerranéen et les Etats-Unis ou encore des maladies transmises par piqûres telles que le Chikungunya, la dengue ou encore la fièvre jaune dans les pays occidentaux.
Ces changements affectent donc de manière démesurée l’ensemble de la planète et leurs impacts sont de plus en plus visibles. Les scientifiques de l’étude concluent que :
« Malgré des preuves croissantes de ces impacts, les politiques actuelles mondiales et les accords internationaux ne prennent pas suffisamment en compte les déplacements des espèces dans la formulation de leurs objectifs. Une meilleure prise de conscience étayée par une gouvernance appropriée fournira les meilleures chances de minimiser les conséquences négatives tout en optimisant les opportunités fournies par les mouvements des espèces. » Il est donc temps d’agir.

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