C’est la superbe nouvelle de la semaine : Marisol Touraine vient de retenir, contre l’avis de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail), la proposition de loi sur l’étiquetage nutritionnel en code couleur. Même si le modèle a été repensé et quelque peu ré-homologué depuis son prototype, la bataille est gagnée ! Prochaine étape : porter ce dossier auprès des instances européennes pour rendre la signalétique obligatoire pour chaque produit mis en rayon.
Victoire du Nutri-Score
Le logo nutritionnel Nutri-Score ou « 5C » s’échelonne en 5 couleurs allant du vert au rouge en fonction de quatre variables :
– L’apport calorique pour 100g
– La teneur en sucre
– La teneur en graisses saturées
– La teneur en sel
Ces paramètres sont pondérés en fonction du pourcentage de fruits et légumes, de légumineuses et d’oléagineux. Marisol Touraine a toutefois transformé le rouge en orange foncé pour rétablir le « politiquement correct » vis à vis des industriels. En effet, ces derniers doivent se retourner dans leurs bureaux, cela fait plusieurs mois que la bataille d’influence fait rage car ils craignent une stigmatisation des aliments qui ferait baisser les ventes. Les grilles nutritionnelles aujourd’hui en rayon sont pourtant bien plus compliquées à lire et moins simple à comprendre : elles faisaient parfaitement l’affaire pour informer sans communiquer !
Marisol Touraine passe outre l’avis de l’ANSES
Le choix de Marisol Touraine s’est basé sur les résultats de l’étude grandeur nature menée durant six semaines dans soixante magasins en comparant quatre systèmes différents :
– Les feux tricolores britanniques (rouge – orange – vert)
– Les grilles de l’industrie agroalimentaire
– Le système de la grande distribution
– Le système 5C – Nutri-Score
Ces études ont conclu que le Nutri-Score apparaissait comme le système le plus efficace, notamment pour « les consommateurs qui achètent les produits les moins chers ». L’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) avait pris la parole début février en surprenant tout le monde « Rien ne prouve que les nouveaux systèmes d’étiquetage nutritionnel actuellement testés en France seront efficaces pour faire diminuer les maladies chroniques (obésité, diabète, etc.) (…) En l’état actuel des connaissances, la pertinence dans une perspective de santé publique des systèmes d’information nutritionnelle (SIN) examinés n’est pas démontrée ». Les détracteurs de ce système pourtant profondément pertinent, avançaient deux arguments : les limites de l’étude et l’excès d’attente de la part de la signalétique. En effet, cette signalétique avait alors été qualifiée de « simpliste » et ne prenant pas en compte l’incidence des maladies chroniques telles que l’obésité ou le diabète.
Un nouveau pas pour la transparence
Le but de cette signalétique est tout simplement de communiquer aux consommateurs des informations qui sont aujourd’hui accessibles mais difficilement déchiffrables. Libres à eux par la suite de consommer plus ou moins sainement. L’objectif de santé publique est cependant clair : lutter contre l’obésité (qui touche aujourd’hui 17% de la population) et les maladies liées. La réglementation européenne ne permet pas encore de rendre cette étiquetage obligatoire, la pression des consommateurs pourra permettre d’appuyer ce dossier, amené à se retrouver devant les grandes instances.

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