Après la récente entrée en vigueur du déclassement du loup décidé par l’Union européenne et soutenue par la France, l’Etat français va autoriser tous les éleveurs à tirer sur les loups en cas d’attaques sur les troupeaux, qu’ils soient protégés ou non.
Mardi 23 septembre, se tenait la réunion à Lyon du « groupe national loups », une instance de « concertation » des différents acteurs concernés par la gestion du loup en France, déserté depuis 2023 par les associations environnementales qui dénoncent depuis des années une intensification des tirs. À Lyon, donc, l’État a de nouveau annoncé vouloir simplifier l’abatage des loups.
En 2026, tous les éleveurs devraient être autorisés à tuer des loups en cas d’attaques sur leurs troupeaux, qu’ils soient protégés ou non. Ils devront ensuite déclarer le loup abattu à la préfecture. A l’heure actuelle, les tirs ne sont autorisés qu’au cas par cas par les préfets, à titre dérogatoire, et uniquement si l’éleveur à mis en place des moyens de protection.
Dans un communiqué commun, les associations ASPAS, FERUS, FNE, Humanité & Biodiversité, LPO, et le WWF dénoncent la « volonté de l’État d’organiser une réduction drastique de la présence des loups en France ».
Cette intention est ouvertement affichée par Emmanuel Macron, qui avait déclaré être « favorable à ce que sur toutes les terres où il y a du pastoralisme, on ne laisse pas le loup se réintroduire » lors d’un déplacement dans l’Aveyron en juillet 2025.
« Il faut le prélever davantage, avait-il assuré. Qu’il aille dans les massifs où il n’est pas en compétition avec les activités qui sont les nôtres ».
Les associations environnementales pointent un risque pour la conservation de l’espèce, « à l’encontre des engagements de notre pays ». Le loup reste en effet une espèce protégée en France et en Europe, au titre de la Convention de Berne et de la Directive « Habitats ».
Un récent rapport sur l’état de conservation du loup en France présenté par L’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) au groupe national loup fait état d’un risque de chute de la population lupine en cas de maintien ou d’accentuation du nombre de loups tués chaque année :
Malgré « la forte incertitude prédictive à long terme », les chercheurs estiment que le nombre actuel de loups abattu, 19 % par an, « donne une probabilité de décroissance de la population de 56% et pourrait avoir pour effet de « contenir la croissance de la population ».
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