Figure de règne, le lion voit sa population décliner au fil des années. Selon une étude republiée par National Geographic, les lions perdent non seulement leurs territoires mais voient également leur population réduite par l’activité de l’homme.
Les zones habitées en voie de disparition
Selon une étude menée sur six ans dans onze pays d’Afrique, le lion aurait décliné à moins de 35 000 individus, occupant aujourd’hui seulement 25% de son aire de répartition historique.
Les lions ne sont plus présents que dans cinq pays du continent (Sénégal, Nigéria, Bénin, Niger et Burkina Faso) couvrant une zone totale de 49 000 km2. Alors que les chercheurs souhaitaient se concentrer sur les 21 zones protégées pour la conservation de l’espèce, les faits se sont avérés différents. En effet, si 21 zones sont officiellement considérées comme « habitat protégé pour les lions », la plupart sont finalement « inexistantes ».

La situation semble encore plus critique pour les populations d’Afrique de l’ouest où l’espèce y est considérée en « danger régional ». En 2014, on ne comptabilisait plus que 406 individus dans cette région.
« Les lions d’Afrique de l’ouest ont des séquences génétiques uniques, que l’on ne trouve pas chez d’autres lions, à l’est du continent, dans les zoos ou en captivité » explique Christine Breitenmoser, co-présidente du groupe sur les fauves de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
« Si nous perdons le lion en Afrique de l’ouest, nous perdons une population unique, adaptée localement et trouvée nulle part ailleurs. »
Selon les dernières études, la moitié de la population actuelle de lions aura disparu d’ici 2050. Ainsi, selon ces prévisions, il n’en restera environ que 10 000 à l’état sauvage.
Une espèce en « danger critique d’extinction »
Cette disparition fulgurante est principalement due à l’activité de l’homme. Celui-ci transforme les zones de chasse des lions en espaces agricoles, opère une déforestation massive et fait disparaitre les proies des félins dans un rayon important. Le lion doit également faire face aux éleveurs qui n’hésitent pas à les abattre pour protéger leur bétail.

En parallèle, le braconnage et l’utilisation de l’espèce à des fins touristiques contribuent à cette perte. Cependant, aucun budget n’est alloué « aux zones protégées » et aucune gestion ni surveillance n’en est faite. Certaines régions au fort potentiel touristique voient en eux une attractivité forte et souhaitent donc les protéger ; pour d’autres parties du continent, les lions valent plus d’argent morts que vivants.
Ainsi, alors que l’UICN place les lions d’Afrique au niveau « vulnérable » sur la liste des espèces en danger, ils viennent d’être classés « en danger critique d’extinction ». L’organisation appelle les zones concernées à mettre en place des actions de conservation dans leurs priorités.
De leurs coté, les chercheurs en charge de l’étude appelle la communauté internationale à mobiliser des investissements substantiels et urgents afin d’aider les pays à améliorer la gestion des zones protégées.