En 2017, Google a été le plus gros lobby à Washington.L’information n’a pas de quoi surprendre outre mesure, mais elle apparaît comme une nouvelle exemplification du rôle politique primordial que jouent les GAFAM (Google-Amazon-Facebook-Apple-Microsoft) aujourd’hui. En tout, ces dernières entreprises ont dépensé 50 millions de dollars en lobbying, et Google 18 millions à elle seule.
« Pour la première fois Google a dépensé plus que toutes les autres compagnies pour influencer Washington en 2017 ». C’est ainsi que The Washington Post titre son article daté du 23 janvier se basant sur les données du Senate Office of Public Records. En tout, Google aurait dépensé plus de 18 millions de dollars en lobbying auprès du Congrès, des agences fédérales et de la Maison Blanche.

Les autres grandes compagnies américaines de nouvelles technologies telles qu’Amazon, Facebook, Apple ou Microsoft ne sont pas en reste. Toutes ont vu leurs montants alloués au lobbying augmenter entre 2016 et 2017. En tout, les GAFAM y auraient consacré 50 millions de dollars. Si ces montants ne sont pas connus pour la France, qui reste très opaque en termes de publication des opérations de lobbying menées par les entreprises auprès des institutions gouvernementales, nous disposons en revanche de la documentation au niveau européen.
Ainsi, en 2016, les GAFAM (ainsi que Twitter et Uber) ont dépensé 13 millions d’euros pour influencer les institutions européennes – Google et Microsoft restant en tête avec près de 4,5 millions d’euros chacune.
Comme le rapporte le journal américain Recode, le lobbying de Google aux Etats-Unis visait notamment à éviter de nouvelles réglementations ciblant le contenu et les publicités apparaissant sur les sites et services tels que la recherche et YouTube. Cela lui a aussi permis de présenter ses propres marchandises, et notamment les voitures autonomes dont débattait encore le Sénat en janvier.
Amazon, qui a dépensé plus de 12,8 millions de dollars, a cherché à obtenir des législations fédérales plus favorables concernant les taxes de vente en ligne ou les autorisations pour les drones livrant des colis. Facebook, avec près de 11,5 millions, a cherché à se protéger contre l’enquête du Congrès menée sur la façon dont les trolls russes auraient mené des opérations de propagande sur le réseau social, ainsi que sur les « fake news ».

Soulignons par ailleurs qu’une lutte commune aux lobbyistes des GAFAM concerne les questions liées à l’immigration. Nous ne sommes pas sans savoir que l’arrivée de Trump au pouvoir a provoqué un véritable bond en arrière dans l’accueil des immigrants. Trump a notamment annoncé vouloir supprimer le Deferred Action for Childhood Arrivals (DACA) qui permet aux enfants issus de parents « illégaux » puissent obtenir la nationalité et un permis de travail une fois adultes.
En effet, certains d’entre eux sont employés à la Silicon Valley, ceux que l’on appelle les « Dreamers » et qui représentent en partie pour ces compagnies « ce pour quoi nous continuons d’avoir un avantage compétitif global aujourd’hui ». Toutefois, il semble que Trump soit bien déterminé à enterrer cette loi. De la même façon, le lobbying des GAFAM n’a pas encore permis d’empêcher la suppression de la neutralité du net, qui pourrait certainement coûter très cher à ces entreprises. En revanche, ils ont été gagnants avec la réforme des taxes menées par Trump qui pourrait permettre à Apple par exemple d’économiser 47 milliards de dollars de taxes estime le Financial Times…