Des taux de pollution aux microplastiques « exorbitants » ont été retrouvés dans les eaux Contrex et Hépar du groupe Nestlé Waters, a révélé Mediapart dans une enquête parue le 9 août. C’est la firme elle-même qui est à l’origine de cette pollution liée à des décharges sauvages dans les Vosges à proximité de ses usines.
Une contamination aux microplastiques à cause de décharges
Les journalistes de Mediapart ont eu accès à un rapport d’enquête de l’Office français de la biodiversité (OFB) et des gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) qui a été remis à la justice en janvier.
Selon ce rapport, les taux de microplastiques retrouvés dans l’eau à la sortie de certains forages utilisés pour les eaux Hépar et Contrex sont 5 à près de 3 000 fois supérieurs aux taux habituellement mesurés dans les sources d’eau destinées à la consommation humaine.
Cette pollution provient de quatre décharges sauvages, dues à des usines d’embouteillage de la multinationale dans les Vosges, autour desquelles elle a laissé s’accumuler de manière illégale plus de 400 000 m3 de déchets, en particulier des bouteilles en plastique et en verre, entre 2016 et 2024.
« Sur la décharge sauvage de Contrexéville, les enquêteurs ont estimé que la masse de déchets représentaient l’équivalent de 66 piscines olympiques », souligne Mediapart.
Les microplastiques libérés par ces déchets ont massivement pollué les sols et les eaux à proximité. La firme doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Nancy du 24 au 28 novembre pour ses quatre décharges sauvages.
Un vide réglementaire autour des microplastiques
Cette pollution aux microplastiques n’est pas sans conséquence sur la santé. Depuis cinq ans, les connaissances ont progressé et mettent en évidence la nocivité des microplastiques, notamment sur le plan cardiovasculaire. Néanmoins, la réglementation sur les microplastiques reste floue, Mediapart évoquant un « vide réglementaire autour des microplastiques ».
Nestlé Waters a affirmé à Mediapart que ses eaux pouvaient être bues en toute sécurité.
« Toutes les analyses réalisées par des laboratoires accrédités pour la recherche de microplastiques contredisent l’hypothèse de la présence d’une pollution microplastique dans nos forages », a indiqué l’entreprise auprès de l’AFP.
Nestlé n’en est pas à son premier scandale. La multinationale fait l’objet de poursuites judiciaires pour avoir eu recours au traitement des eaux par microfiltration, cette pratique étant interdite pour les eaux minérales.
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