Depuis le 1er juillet, l’Estonie a rendu gratuit l’utilisation des bus sur la quasi-totalité de son territoire ! L’objectif : limiter l’exode rural et la consommation de combustibles fossiles. Une première en Europe !
Etat balte de 1,3 million d’habitants, l’Estonie est membre de l’union européenne depuis 2004 et de la zone euro depuis 2011. A l’issue de discussions entre le gouvernement central et les 15 comtés estoniens, la décision a été prise de rendre les bus gratuits. Les élus veulent atténuer l’exode vers les villes en redynamisant les régions rurales, mais aussi limiter la consommation nationale des carburants fossiles, pour qu’elle se maintienne à son niveau de 2012 jusqu’en 2030.
« Il existe bien des villes et des régions en Europe où les transports en commun sont gratuits, mais jusqu’à présent il n’y a pas eu de projet de transport public gratuit à l’échelle nationale », s’est félicité Kadri Simson, la ministre de l’Économie et des Infrastructures.
Au niveau des comtés, la gratuité des bus permet d’offrir plus de choix aux habitants sur leur mobilité, et donc à l’accès à des emplois et services variés. Sur la réduction des énergies fossiles, les bus gratuits visent à encourager les habitants à opter pour un mode de déplacement plus écologique en choisissant les transports publics plutôt que les voitures particulières.

Cette incitation positive commence déjà à faire ses preuves. A Tallinn, la capitale estonienne, les bus sont gratuits depuis 2013. Selon une enquête annuelle de satisfaction citoyenne, réalisée en 2017, la moitié des utilisateurs affirment prendre les transports en commun plus régulièrement depuis le lancement de leur gratuité. L’opérateur ferroviaire Elron espère que la gratuité des bus permettra de soutenir l’utilisation et le déploiement du train dans le pays grâce à la redynamisation des régions rurales.
Alors quele pétrole est à son niveau le plus bas depuis 30 ans, et que le réchauffement climatique fait ressentir ses effets de plus en plus durement, espérons que ce dispositif donne des idées à d’autres pays européens.
Crédit image à la une : Raigo Pajula / AFP