Dans la nuit de mardi à mercredi, 250 activistes belges ont collé des affiches incisives dans plusieurs grandes villes de Belgique. Avec le message « On veut bien éteindre la lumière, mais il ne faut pas se foutre de notre gueule », le collectif « Act for climate Justice » invite les citoyens à interpeller directement leurs ministres du climat.
A Bruxelles, Liège, Namur, Gand et Anvers, les militants d’Act for Climate Justice ont installé 2 000 affiches pour la campagne « wakeupyourministers ». Placardées sur des espaces publicitaires dans des abribus et stations de métro, ces affiches montrent que les efforts individuels demandés par le gouvernement ne seront pas efficaces sans la mise en place d’une solution « structurelle et politique à la hauteur de la crise » climatique. En exemple, des différences de traitement entre entreprises et citoyen-ne-s, les affiches précisent ainsi que « l’éclairage d’un panneau publicitaire est égal à la consommation de 3 ménages » !
« Le mouvement climatique pose des questions sur les piliers de notre modèle économique et social. Notamment la légitimité de l’indicateur immuable qu’est la croissance. Il est clair que les partis libéraux et les grandes entreprises n’apprécient pas. Remettre en question la légitimité de la croissance, ça leur fait peur. Renvoyer la balle à l’individu est une façon de se dédouaner, d’éluder sa responsabilité et de ne pas se poser les vraies questions que sont la croissance, le productivisme, les inégalités et la redistribution des richesses », explique l’un des militants au journal belge Le Soir
Sur les affiches, un QR code permet aux citoyens d’interpeller directement leurs ministres en charge des questions climatiques et environnementales. Le site web dédié à la campagne recense déjà plus de 18 600 interpellations adressées à Marie Christine Marghem (fédéral), Jean-Luc Crucke (Wallonie), Céline Fremault (Bruxelles) et Joke Schauvliege (Flandres). Email, SMS ou réseaux sociaux, les militants d’Act for Climate Justice ont visé large pour que les citoyens puissent les interpeller le plus directement possible.

Un message est d’ailleurs proposé par défaut. Interrogée sur le côté « intrusif » de cette approche, l’une des militantes a précisé à la radio belge RTBF que ce sont bien les coordonnées professionnelles des Ministres qui sont intégrées au dispositif et qu’il est tout à fait légal pour un-e citoyen-ne d’interpeller son ministre sur un sujet relevant de sa compétence.
« Aujourd’hui plus que jamais, les actions directes sont nécessaires, légitimes et pertinentes face à l’urgence climatique et sociale et l’inaction politique qui en découle. Cette action coup de poing n’est qu’une étape. On maintiendra la pression tant que nous n’avons pas eu les réponses à nos questions. » Act For Climate Justice
Cette action vient s’ajouter à toutes les mobilisations qui se multiplient ces derniers temps en Belgique face à l’urgence climatique. Sur leur page Facebook, le collectif a informé que les quatre ministres du climat allaient se rencontrer pour réagir à leurs demandes. Affaire à suivre.