L’association L214, qui lutte contre l’exploitation animale, vient d’épingler pour la troisième fois le leader français du marché des œufs « Matines ».
Une semaine d’actions pour L214
Alors que les députés doivent se prononcer la semaine prochaine sur une éventuelle interdiction de l’élevage en batterie dans le cadre du projet de loi sur l’alimentation, l’association de défense des animaux L214 vient de publier un film mettant en cause une exploitation dans la Somme.
C’est parce qu’aujourd’hui en France, 69% des poules sont encore élevées en cage que l’association a souhaité démontrer les « privations et souffrances sévères » infligées à ces animaux. La vidéo, publiée ce matin, provient d’images tournées début avril dans une exploitation de la Somme. Première des trois qui seront rendues publiques tout au long de la semaine, cette vidéo révèle des corps déplumés, des plaies à vif, des animaux agonisant mais également des cadavres dans les cages, au sol et dans les poubelles.
Le site filmé, qui dénombre 460 000 volatiles, fait partie des 370 fournisseurs de la marque française « Matines », leader sur le marché des œufs. Ces révélations sur les conditions d’exploitation des poules pondeuses viennent, une nouvelle fois, pointer du doigt le groupe Avril et sa filiale Matines. En effet, en mai 2016, l’association dénonçait les conditions de vie dans lesquelles « survivaient » 200 000 poules au sein d’un groupement agricole d’exploitation en commun de l’Ain. En 2017, l’association livrait des images provenant d’un fournisseur des Cotes-d’Armor.
Souhaitant faire accélérer les choses, L214 entame une semaine d’actions. L’association diffusera des images provenant d’un élevage situé en Normandie jeudi 17 mai, ainsi qu’une troisième vidéo tournée en Bretagne dimanche 20.
La France, mauvaise élève sur l’élevage en cages
De son côté, la marque explique que ces élevages font partie de ses « partenaires historiques ». Le directeur de la qualité chez Matines, David Cassin, souligne que la marque a « engagé en 2017 une procédure spécifique, incluant des critères sur le bien-être animal, visant à vérifier la tenue de l’ensemble des élevages auxquels nous faisons appel ». Il poursuit : « concernant l’élevage des poules en cage, on est à la fin d’un cycle. Mais on ne peut pas arrêter du jour au lendemain ». Le groupe évoque 2025 comme possible date butoir pour Martines, tout en admettant qu’un tel délai « est toujours trop long pour le consommateur ».
Et pour cause, si 90% des français se déclareraient opposés à cette forme d’élevage, les engagements du gouvernement ne semblent pas être tenus.
En effet, Emmanuel Macron n’a pas tenu son projet d’interdiction de l’élevage en batterie d’ici 2022, ni même un seul amendement concret sur les conditions d’élevage, de transport ou d’abattage des animaux. Ainsi, la France reste à la traîne quand ses voisins anglais, autrichiens et allemands interdissent l’élevage en cage ou obligent le contrôle vidéo en abattoirs.

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