Le glacier de la Corona n’est plus. Ce dernier survivant de glace, désormais visible sous la forme d’une fiche couche de neige et de glace et niché dans la cordillère des Andes vénézuéliennes, est condamné à disparaître définitivement, dans les années à venir, malgré toutes les tentatives des scientifiques pour le sauver. Ainsi, le Vénézuela devient le premier pays au monde à avoir perdu la totalité de ses glaciers, victimes du réchauffement climatique.
Seulement 2 hectares de superficie
Il était ce que l’on appelle un glacier tropical. Situé à 4 940 mètres d’altitude sur le pic Humboldt, près de l’Équateur, il n’est aujourd’hui plus qu’une fine couche de neige et de glace de 2 hectares à peine, quand il en atteignait autrefois 450.
À ce titre, cet ancien géant blanc ne peut même plus prétendre à faire partie de la famille des glaciers. En effet, ces derniers doivent nécessairement mesurer au moins 10 hectares pour être considérés comme tel selon les normes scientifiques internationales.
Alors, pour tenter de sauver ce qu’il en reste et limiter l’impact du soleil, le gouvernement vénézuélien a bien essayé de recouvrir la surface restante à l’aide… de bâches en plastique. Une solution de façade, puisqu’elle n’empêchera pas, à terme, la disparition du glacier, et pourrait même devenir néfaste pour l’environnement avec un éventuel dépôt de micro-particules.
Une ressource menacée
Et la disparition définitive de ce dernier glacier du Vénézuela dans les prochaines années n’augure rien de bon pour la suite des événements et des conséquences tangibles du réchauffement climatique. En effet, les glaciers tropicaux, comme beaucoup d’autres piliers de nos écosystèmes, permettent de prendre le pouls de la santé du climat. Aujourd’hui, tous sont en train de s’éteindre doucement.
Pour rappel, selon les scientifiques, la limitation du réchauffement des températures terrestres à 1,5°C en 2100 entraînerait la fonte de 49% des glaciers du monde. À 4°C, 83% d’entre eux disparaîtront.
Et le crépuscule de ces glaciers risque évidemment d’engendrer des difficultés d’approvisionnement en eau potable des populations qui en sont dépendantes, mais pas seulement. Ils alimentent les fleuves, abritent une biodiversité, permettent l’irrigation pour l’agriculture mais aussi l’apport en eau pour de nombreuses énergies.
L’exemple du Vénézuela ne restera malheureusement pas inédit si la courbe d’accélération du réchauffement climatique, à défaut d’être inversée, n’est pas stabilisée d’urgence.
Sources : « Le Venezuela perd son dernier glacier, un « symbole » des conséquences du réchauffement climatique », France 24, 04/06/2024 / « Réchauffement climatique : le Venezuela devient le premier pays au monde à perdre tous ses glaciers », France Info, 05/06/2024