Le taux d’imposition des grandes entreprises aurait baissé de 9 % depuis la crise des subprimes en 2007. Une aubaine pour les multinationales qui continuent d’augmenter les dividendes qui correspondent désormais à près de 60% des bénéfices en France. Un régal pour les puissants actionnaires, un cancer pour la lutte contre la pauvreté et les inégalités.
9 %, voici le pourcentage de baisse du taux d’imposition des grandes entreprises mondiales. Un chiffre particulièrement conséquent mais pourtant peu étonnant au vu des politiques économiques qui ont suivi la crise de 2007. Des politiques de relance par l’offre où l’on décide de donner la priorité aux entreprises face aux consommateurs. On mise donc sur les entreprises pour relancer l’activité économique, une relance qui bénéficierait à tous du fait de la très hypothétique théorie du ruissellement.

Ainsi, en France plusieurs exemples illustrent parfaitement cette ligne politique. Le pacte de responsabilité, avec le fameux CICE atteint une valeur de 15,7 milliards d’euros pour seulement quelques milliers d’emplois créés, à des années lumières des un million promis par le patron des patrons Pierre Gattaz. La loi travail de Myriam El Khomri, puis les ordonnances travail d’Emmanuel Macron et Muriel Pénicaud, deux réformes coup sur coup du code du travail, deux réformes qui donnent des avantages aux entreprises face aux salariés. Autre exemple marquant, la baisse programmée de l’impôt sur les sociétés de 33,3 % à 25 % d’ici 2022. Bref, tant d’exemples qui mettent en exergue la politique économique de relance par l’offre et qui explique en partie ce chiffre du Financial Times.
9 % de baisse. Le chiffre n’a pas forcément l’air si important. Pourtant cela correspond, au vu des profits des grandes multinationales, à des milliards de dollars. Des milliards qui ne participeront donc pas à la redistribution et à la lutte contre les inégalités. Des milliards, en revanche, qui engraisseront des puissants actionnaires.
Il faut également mettre en parallèle ce chiffre avec les différents scandales d’évasion et d’optimisation fiscale, des Panama au Paradise Papers en passant par les Luxembourg Leaks. Ces derniers ont tous impliqué des grandes multinationales qui s’arrangent, par diverses magouilles – au bord de la légalité voire illégales – pour bénéficier de taux d’imposition particulièrement faibles.
Ainsi France stratégie avait calculé que Apple bénéficiait un taux réel d’imposition de 3,7 % et Google 8,6 %… Des taux absolument misérables mais qui montrent de manière explicite l’impunité fiscale dont bénéficient les multinationales. Impunité qui, comme l’illustre le chiffre du Financial Times, est largement favorisée par les politiques économiques des grands gouvernements.