174 millions de shampoings sont vendus chaque année en France selon le site Planetoscope. 552 millions, c’est le nombre de bouteilles de shampoing jetées chaque année aux États-Unis…. Dans l’industrie conventionnelle, de nombreuses études ont montré la présence de produits toxiques, allergisants, irritants ou perturbateurs endocriniens.
Jamais se rendre propre n’aura autant sali la planète. Nous qui inventons les gels anti-bactériens et qui aseptisons notre environnement au point d’avoir parfois une dizaine de produits ménagers sous l’évier que les bactéries remercient de les rendre plus résistantes, sommes persuadés d’être bien plus propres que nos ancêtres.
Or, ni Égyptiens ni Berbères ni Gaulois ni Indiens n’ont rien à envier à notre hygiène. Vinaigre, jus de citron, argiles, laits, cendres de bois, graisses animales, œufs, décoctions de plantes, les humains n’ont jamais manqué de trouver de quoi se décrasser. Au Moyen-Âge, époque de ceux qui s’essuyaient les mains sur les nappes – et oui on n’avait pas encore eu le coup de génie d’inventer l’essuie-tout ! – on utilisait de l’eau de rose ou de myrthe, du jus de blette, des poudres issues de plantes broyées.
Les boutiques de la compagnie Lush, leader de cosmétiques en barre, fleurissent dans toutes les grandes villes. Les barres sont colorées et attrayantes, on aurait presque envie de les manger ! C’est une victoire sur le gaspillage du plastique pour l’emballage… un peu moins sur la toxicité des produits, car qui dit shampooing solide ne dit pas produits naturels dedans.
Bien entendu, les shampooings et cosmétiques en barre constituent un juteux marché pour les entreprises du capitalisme vert. Il faut savoir faire son tri. Et sans doute, lutter contre l’adversaire le plus menaçant pour l’avenir de notre planète : nos habitudes !