L’impact environnemental de la production de papier toilette est immense. Utiliser du papier toilette neuf accentue la déforestation, en plus de représenter une dépense massive d’eau et d’être un danger pour la santé à cause de substances toxiques, les PFAS qui sont plus connus sous le nom de polluants éternels. Pourtant, des alternatives existent.
Le papier toilette, une déforestation massive
En France, le papier toilette remplace le journal papier et s’est démocratisé à la fin des années 1950. Si le papier toilette a mis du temps à rentrer dans les moeurs, il est aujourd’hui utilisé sans conscience du danger qu’il peut représenter. Il est le plus souvent composé de fibres de cellulose, un polymère naturel. Ce dernier est constitué de 30 à 50 % de la biomasse végétale terrestre, c’est-à-dire de fibres vierges d’arbres fraîchement abattus pour cet usage.
Selon World Atlas, un pin de taille moyenne est nécessaire pour fabriquer environ 1 500 rouleaux de papier toilette.
31,11 millions d’arbres sont abattus chaque année pour répondre à la seule demande américaine en papier toilette d’après Statistica et World Atlas.
Le danger du papier toilette, les polluants éternels
Le papier toilette contient également des produits chimiques. Selon une étude publiée dans le journal scientifique américain Environmental Science & Technology Letters, le papier toilette que nous utilisons contient substances per et polyfluoroalkylées, c’est-à-dire des PFAS, également connus sous le nom de polluants éternels.
« Les PFAS sont un additif d’agent mouillant connu pour augmenter l’efficacité du processus de réduction du bois en pâte à papier. L’utilisation de PFAS par les papeteries a déjà été identifiée comme une source de contamination de l’environnement et pourrait entraîner la présence résiduelle de PFAS dans le papier toilette. De plus, le papier hygiénique est souvent fabriqué à partir de fibres de papier recyclé qui peuvent contenir des PFAS », décrypte l’étude.
Opter pour du papier recyclé est une bonne idée pour limiter l’impact du papier toilette sur la déforestation. Mais le papier recyclé peut être un danger pour la santé dans le cas où des polluants éternels en sont des composants.
De la même façon, les PFAS se retrouvent dans les boues d’épuration qui sont parfois utilisées pour l’irrigation une fois traitées. Réduire leur utilisation dans le papier toilette est donc un enjeu de santé publique crucial. Les polluants éternels peuvent entraîner des problèmes cardiovasculaires, une augmentation du taux de cholestérol, perturber la fertilité et diminuer la réponse immunitaire aux vaccins.
De nombreuses solutions existent pour économiser l’eau
En 2050, 5 milliards d’êtres humains manqueront d’eau potable au moins un mois dans l’année. Nous consommons 150L d’eau par jour et par personne dans l’Hexagone.
Pour économiser l’eau, des agriculteurs irriguent leurs champs avec nos eaux usées, après passage par des stations d’épuration. La phytoépuration, ou jardin d’assainissement, permet la mise en place de filtres qui reproduisent un écosystème épuratoire naturel. A la sortie, l’eau répond aux normes de la baignade et peut donc retourner dans les rivières.
Pour remplacer le papier toilette, un dispositif permettant de transformer nos toilettes françaises en toilettes japonaises. Au pays du soleil levant, on ne s’essuie pas au moyen de papier. On nettoie la zone avec un jet d’eau. La start-up Boku a conçu un bras en plastique qui se fixe sur l’abattant des toilettes. Un bouton en bambou permet de déclencher un jet d’eau qui nettoie la zone anale ou la zone vulvaire. Le dispositif se branche sur l’arrivée d’eau à l’aide d’un câble.
Certains adeptes du zéro déchet optent pour le papier toilette réutilisable, des carrés de tissus attachés en rouleau, avec le plus souvent une face en coton et l’autre en tissu absorbant. Ce papier en tissu a l’avantage de moins perturber les habitudes sanitaires pour une transition en douceur.
70% de la population mondiale se rince à l’eau et n’utilise pas de papier toilette. Chaque utilisation du bidet consomme 0,6 litres d’eau, contre 168 litres pour la fabrication d’un rouleau de papier toilette. Chercher à implémenter des alternatives est donc essentiel.
Sources : « Comment est fabriqué le papier toilette ? », Bernard, 01/06/2017 / Benjamin Elisha Sawe, « How Many Trees Does It Take To Make 1 Roll Of Toilet Paper? », WorldAtlas, 14/11/2018 / Sophie Kloetzli, « Du papier toilette plus doux pour la planète », Libération, 02/11/2019