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Le masque de protection, le nouveau fléau des océans et un risque sanitaire

Le masque sanitaire, ayant protégé nombreux d’entre nous contre un virus, a le potentiel si traité de la mauvaise façon d’être à l’origine de nouveaux types de pollutions en mer qui peuvent provoquer de nouveaux virus.

Face au problème grandissant des masques de protection jetés dans la nature, France Nature Environnement lance une campagne de réduction des déchets. L’objectif : lutter contre ce « nouveau sac plastique », véritable fléau des océans.

Emblématique depuis début 2020, 3 millions de ces masques chirurgicaux constitués en grande partie de polypropylène sont utilisés à chaque minute dans le monde. Une étude publiée en février 2021 estime que, outre les autres déchets biomédicaux, 3,4 milliards de masques sont jetés chaque jour en parallèle avec la pandémie.

Si des mesures ne sont pas prises pour que les masques ne finissent pas dans les environnements marins, ils continueront de constituer une nouvelle forme de contamination.

Un test a démontré qu’exposé à 180 heures d’UV et aux remous d’une eau de mer artificielle, un masque peut diffuser jusqu’à 173 000 fibres de plastiques. Une analyse effectuée sur des masques chirurgicaux provenant de plages italiennes a démontré la même dégradation morphologique et chimique, confirmant le risque présenté par les masques dans les environnements marins.

Environ 11 millions de tonnes de plastiques sont déversés chaque année dans les océans, mais le chiffre est en augmentation et pourrait s’élever à 29 millions en 2040.

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Certains scientifiques prédisent qu’en concordance avec cette pollution de plus en plus élevée, il sera interdit de consommer des produits issus de la pêche d’ici 2050 à 2080.

En attendant, les microfibres sont en surface avalés par les oiseaux, dans leur descente sous l’eau augmentent les possibilités d’étouffement et de mortalité des cétacés, dauphins et poissons qui en consomment de façon exponentielle, et stérilisent les fonds marins.

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De nombreuses espèces sont affectées, détruites et empoisonnées ; et plusieurs de ces espèces finissent dans notre consommation alimentaire. Le masque sanitaire, ayant protégé nombreux d’entre nous contre un virus, a le potentiel si traité de la mauvaise façon d’être à l’origine de nouveaux types de pollutions en mer qui peuvent provoquer de nouveaux virus.

La campagne cherche donc à informer et à sensibiliser le public sur la gestion des masques et leur impact, et a constitué une équipe de partenaires qui ont les mêmes convictions sur le sujet.

Laura Chiron, spécialisée dans le domaine de la Prévention et la Gestion des Déchets au sein de France Nature Environnement explique que comme pour tous les autres déchets, il faut autant que possible employer la règle des Cinq R : Réduire, Réemployer, Réutiliser, Réparer, Recycler.

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Cependant, les masques chirurgicaux étant constitués de différents papiers et diverses fibres synthétiques, il n’est pas possible de les recycler. Ni de les réparer. Mais il est possible de choisir d’utiliser des masques lavables et réutilisables de catégorie 1, recommandés par la Haute Autorité de Santé.

Quant aux masques chirurgicaux, il est important de les jeter systématiquement dans la poubelle des déchets ménagers après usage, afin qu’ils puissent être traités correctement.

Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement, rappelle que la crise sanitaire est liée à nos atteintes à l’environnement, entraîne de nouveaux comportements aggravants pour la crise écologique et qu’il est absolument essentiel de sortir de ce cercle vicieux.

Restaurer la santé des écosystèmes dont nous faisons partie, c’est restaurer notre santé.

Maïté Debove

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