Le Maire de Dolus-d’Oléron se bat depuis trois ans contre l’implantation d’un McDonald’s sur sa commune. La cour d’appel administrative a finalement décidé d’accorder le permis de construire au géant américain, un coup dur pour la transition écologique et sociale.
Depuis plus de trois ans, le Maire Grégory Gendre, avec un petit nombre d’élus et d’habitants, se bat face à la détermination de McDonald’s qui souhaite s’implanter dans la petite commune de Dolus-d’Oléron en Nouvelle-Aquitaine, au large des côtes de la Charente-Maritime. Si certains habitants soutiennent le projet qu’ils espèrent « créateur d’emplois », le fast-food américain est surtout attiré par le nombre important de touristes qui viennent visiter ce territoire préservé durant l’été.

Jeudi 11 octobre, la cour d’appel administrative a tranché en faveur de la multinationale américaine. La cour d’appel a désavoué le tribunal administratif sous prétexte qu’il aurait dû se positionner dès le départ sur l’ensemble des éléments présentés par la Mairie. Les élus ont donc été obligés de signer le permis de construire la semaine dernière. Ils préparent actuellement un nouveau dossier avec leur avocat pour estimer s’ils ont une chance d’inverser la tendance en cour de cassation.
« D’un côté, on signe des plans climats territoriaux avec la communauté de communes, et de l’autre on nous oblige à signer un permis de construire pour un McDonald’s sans estimer combien pèse un McDrive en termes d’émissions de CO2, et comment on peut compenser les émissions produites par l’implantation d’un McDonald’s. Pour rester dans les 2°C à la fin du siècle, il est juste impossible de ne pas faire le lien entre l’aménagement d’un territoire et son impact carbone ! » Grégory Gendre, Maire de Dolus-d’Oléron

A l’heure où l’on devrait organiser de façon locale et efficace la transition écologique et sociale, l’implantation de ce McDonald’s risque d’entraîner un afflux de clients et donc d’embouteillages, d’accidents et une hausse de la pollution pour le Maire et les habitants qui contestent le projet.
« Même si cette décision est un coup dur, on continuera à proposer un programme de transition territoriale en plusieurs parties : le développement du bio/local/de saison à la cantine, faciliter l’accès au foncier à des maraîchers et aux activités agricoles, la rénovation thermique des bâtiments, le travail sur les mobilités avec plus de place pour les vélos/piétons et la mise en place de services de navettes pour permettre aux personnes âges isolées de faire leurs courses dans le bourg, la mobilisation citoyenne avec la création d’un festival d’arts de rue, etc. Pour nous, il faut renforcer le lien social en faisant ensemble, pas seulement en interagissant dans une relation marchande. Les élus locaux le sont car ils connaissent leur territoire. Personne de la cour d’appel ne s’est déplacé sur le site pour voir comment cela se passe déjà aux heures de pointe. Cette décision n’a aucun sens. » Grégory Gendre, Maire de Dolus-d’Oléron
Le Maire et son équipe ont deux mois pour décider s’ils iront ou non en cassation. Un autre recours possible serait que des citoyens, associations ou personnes morales contestent le permis de construire grâce au recours de tiers. Pour Grégory Gendre, ce sera alors aux habitants de décider ce qu’ils veulent pour leur commune.