Lors de ses Vœux aux habitants, Damien Carême, Maire de la Ville de Grande-Synthe, a annoncé vouloir éradiquer la pauvreté dans la commune en rétablissant le Minimum Social Garanti.
La Ville de Grande-Synthe continue son rôle pionnier dans la transition écologique et sociale. Connu pour sa gestion humaine des réfugiés et son recours en justice contre l’Etat pour inaction climatique, Damien Carême a commencé fort la nouvelle année. Il a déclaré dans ses Vœux vouloir remettre en place le Minimum Social Garanti pour éradiquer la pauvreté qui touche environ 33 % des foyers de la commune. En France, le seuil de pauvreté est établi à 855€ par mois.
Le Minimum Social Garanti avait déjà été instauré dans la commune par l’ancien Maire René Carême, le père du maire actuel, de 1971 à 1992. La mesure a cessé lors de l’instauration du RMI. Dimanche, Damien Carême a ainsi affirmé sa volonté de rétablir le dispositif.
« Je ne peux me satisfaire que 33 % des foyers de notre ville vivent encore sous le seuil de pauvreté aujourd’hui. Alors, je proposerai au conseil municipal de mettre en place à Grande-Synthe, un Minimum Social Garanti. Il s’agit d’apporter des aides alimentaires, des aides aux transports, des aides à l’énergie, pour faire en sorte que plus aucun Grand-Synthois ne vive sous le seuil de pauvreté de 855 € mensuel par unité de consommation. Je veux éradiquer la pauvreté à Grande-Synthe. Elle est insupportable aujourd’hui. Personne ne peut vivre, voire survivre avec moins de 855€ par mois. » Damien Carême, Maire de Grande-Synthe
En 2019, le coût prévu pour la commune est d’un million à un million et demi. Le Maire de Grande-Synthe souhaite le financer en redistribuant une partie des revenus de la ville, en particulier ceux liés à l’activité industrielle, mais aussi grâce aux économies d’énergie réalisées (environ 700 000 euros) chaque année par la municipalité. Le Maire de Grande-Synthe veut lancer cette mesure face à l’arrivée tardive d’un Revenu de Base qu’il promeut.
« Voilà une piste que l’Etat devrait suivre rapidement : prendre les milliards du CICE qui ne créent aucun emploi mais enrichissent juste les plus riches, pour mettre en œuvre ce Revenu de Base. (…) En plein débat des gilets jaunes, avec ces personnes qui disent qu’elles ne peuvent boucler les fins de mois, cette mesure sociale (le Minimum Social Garanti) que nous allons prendre dès le vote du prochain budget, fera, je n’en doute pas, prendre conscience, à nos gouvernants que lorsqu’on le souhaite, on peut le faire. Il suffit, là comme dans d’autres domaines, de faire preuve de courage politique et d’audace. » Damien Carême, Maire de Grande-Synthe
Le retour du Minimum Social Garanti sera examiné en mars, au conseil municipal, dans le cadre du vote du budget.
Image à la une : Julien Pitinome / NurPhoto via AFP