Le CICE, c’est ce fameux crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi que l’État accorde, depuis le quinquennat de François Hollande, aux entreprises. L’objectif annoncé de cette mesure lors de sa mise en pratique ? La lutte contre le chômage. Ses conséquences réelles ? La hausse des profits des entreprises… «Les évaluations de l’impact du CICE ont été plutôt mitigées, avec des effets positifs sur les marges des entreprises, mais des effets modestes sur l’emploi, et quasi nuls sur l’investissement» résumaient, en octobre dernier, des économises de L’Institut des politiques publiques (IPP).
Sa mise en place en 2013 avait beaucoup fait réagir. Présenté comme un vaste plan de lutte contre le chômage, le CICE a vite montré son inefficacité, la courbe du chômage, au grand damne de François Hollande et de son gouvernement, ne s’infléchissant pas. Pourtant, l’Assemblée Nationale a adopté, ce lundi, en lecture définitive le versement de 20 milliards d’euros aux entreprises par le biais du CICE et du CITS (crédit d’impôt sur la taxe sur les salaires) pour l’année 2018. Elle a surtout acté la transformation de cette mesure en allègement de cotisations sociales pérennes pour les entreprises.
En effet, les entreprises verront leur charge sur les revenus diminuer à partir de 2019. De 10 points pour des salaires allant de une fois à 1,6 SMIC et de 6 points pour ceux qui montent jusqu’à 2,5 SMIC. L’année prochaine sera donc toute bénéf’ pour les entreprises. Allégement des charges et versement du CICE de 2018. Cette réforme entraînera des « bénéfices très importants en terme de trésorerie pour les entreprises » reconnaît ainsi le ministre de l’économie Bruno Le Maire.
Plus que cela, cette transformation est très couteuse pour l’Etat. Elle nécessite donc de trouver des recettes dans son budget pour pallier ces dépenses. Et devinez où l’Etat compte piocher ? Dans les revenus issus de la fiscalité écologique, dont la taxe sur les carburants, la TICPE fait partie… Son augmentation aujourd’hui reportée reste le symbole et le point de départ du mouvement des « Gilets jaunes ».
Comble de l’hypocrisie, ce CICE donne aux banques comme le groupe Banque Populaire-Caisse d’épargne environ 100 millions d’euros. Des grandes banques qui participent massivement aux financements des énergies fossiles, au détriment des énergies renouvelables.