L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) vient de présenter une étude portant sur les années 2020-2060. En analysant plusieurs scénarios de développement des énergies renouvelables(EnR) et de prolongation du parc nucléaire, les chercheurs sont parvenus à la conclusion suivante : la France pourrait être presque totalement sortie du nucléaire à l’horizon 2060.
Stopper la construction de nouveaux réacteurs
Le scénario selon lequel l’Hexagone atteindrait en 2050 un mix électrique comportant 85 % d’énergies renouvelables et plus de 95 % en 2060 constitue pour les auteurs la solution idéale.

Ceux-ci estiment que la prolongation trop longue du parc nucléaire français et le lancement de la construction de nouveaux réacteurs de type EPR (filière des centrales nucléaires de troisième génération) serait une erreur.
« Si le prolongement d’une partie du parc nucléaire historique permettrait une transition efficiente, le développement de la filière EPR ne serait pas compétitif » soutient l’étude.
Dans un tel cas, le coût de production moyen de l’électricité serait globalement plus cher et réduirait la part des énergies renouvelables qui serait environ de 75 % en 2050.
Miser sur le renouvelable
Il s’agit donc de développer massivement les énergies renouvelables dans les prochaines années. « Pour le consommateur, l’augmentation progressive de la part des EnR dans le mix électrique permet de faire baisser le coût total de l’électricité », révèlent les auteurs.
En effet, explique Arnaud Leroy, président de l’Ademe, « on se rend compte qu’on n’a plus besoin de subvention dès 2035, à la fois pour l’éolien terrestre et le solaire ». Actuellement, les barrages hydroélectriques représentent 12 % de la production électrique française, l’éolien 4 % et le solaire 2 %, contre près de 72 % pour le nucléaire.
Pour l’Ademe, bien que les énergies renouvelables ne produisent pas de l’électricité en continu, la baisse des coûts du stockage, les évolutions technologiques ainsi qu’une maîtrise du réseau électrique et sa gestion en temps réel permettraient de pallier ces difficultés.