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Le développement du marché du bio est un immense pourvoyeur d’emplois 

Nouveau marché juteux… mais de quel bio parle-t-on ?

Qui, en achetant un produit, voit celui qui sème, qui ramasse, qui porte un masque en aspergeant les champs, qui se lève aux aurores pour gagner sa misère ou sa fierté ? Qui se souvient qu’acheter un produit, c’est participer à tout un modèle de société, c’est permettre à des gens de s’installer dans une région ou d’y rester, d’y élever leurs enfants, de ne pas fermer l’école du village ?

Aux critiques faites au système de production agroalimentaire conventionnel, on oppose souvent l’argument que c’est un pourvoyeur d’emplois conséquent. Aujourd’hui, la donne est en train de changer. Le développement du marché du bio est un immense pourvoyeur d’emplois : 134 500 emplois, avec une augmentation de 10 % par an.

Crédit Photo : Melissa Askew

Quand on supprime les pesticides, il faut désherber. Cela nécessite plus de main d’œuvre. Voilà pourquoi les fermes bio emploient, à surface égale, 59% de main d’œuvre en plus que les fermes conventionnelles, tout en étant de plus en plus nombreuses. Plus loin dans la chaîne, c’est au niveau de la conservation, de la transformation et de la distribution des produits que la main d’œuvre augmente de 15 %. Depuis 2011, le nombre de producteurs bio a progressé de 40 %.

Mais de quel bio parle-t-on ?

Si vous fréquentez encore les supermarchés, il ne vous aura pas échappé que les rayons bios qui il ya quelques années étaient au fond – presque au rayon des ploucs – s’étalent de plus en plus, avec leurs  paquets couleur de terre, leurs fruits empaquetés dans du plastique, leurs petits plats préparés…

Nouveau marché juteux… mais de quel bio parle-t-on ? Des oranges bio d’Argentine, des tomates bio espagnoles de février, des salades bio produites en champs de monoculture ? Car il y a bio et bio… les petits producteurs bio qui respectent les saisons, et les grosses entreprises qui se mettent au bio pour ne pas perdre une clientèle de plus en plus soucieuse de l’origine des produits.

Crédit Photo : Anna Kaminova

Beaucoup de petits producteurs ne peuvent avoir le label Bio car la certification coûte entre 350 (pour 3 hectares) et 800 €, à renouveler chaque année. Et oui, tout est toujours une question de sous ! D’autres labels existent, mais c’est avant tout le rapport direct avec les producteurs qui permet de savoir ce que l’on mange. Avoir confiance en un petit producteur local qui produit de saison et vous assure qu’il ne met pas de pesticides, c’est participer à un modèle bien plus respectueux de l’environnement que d’encourager de grosses plantations monocultures en bio qui vous offrent des tomates en hiver. Soyons vigilants à ce que ces trois lettres ne deviennent pas une nouvelle étiquette tendance qui nous donne bonne conscience sans nous amener à revoir notre modèle de consommation.

Comme les énergies renouvelables, le bio pourrait bien devenir une nouvelle poule aux œufs d’or pour les industriels responsables de la catastrophe actuelle. À nous de décider si nous comprenons que le changement doit être culturel, ou si nous ne cherchons qu’à reproduire nos habitudes avec bonne conscience.

Sarah Roubato

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