Ce sont 200 000 oiseaux qui sont désormais équipés d’une bague en réserve de Moeze-Oléron. Sur ces bagues figurent le nom, le poids, l’âge de l’oiseau mais aussi la masse de graisse qu’il accumule. Des données qui sont échangées entre ornithologues de l’espace européen et qui permet d’avoir une vision plus précise du changement de comportement des espèces en réaction au changement climatique notamment.
Les oiseaux insectivores migrent en automne vers l’Afrique pour y trouver les insectes qui ne sont plus présents dans les saisons froides en Europe. D’autres oiseaux qui se nourrissent d’invertébrés dans la vase migrent en Europe en hiver, quittant l’Arctique où les eaux sont prises dans la vase. Les oiseaux suivent les mêmes couloirs de migrations, longeant des côtes et s’arrêtant régulièrement dans les mêmes zones, dont la réserve de Moeze-Oléron.
Ce lieu situé sur le parcours des espèces migratrices est un lieu privilégié pour recencer nos amis volatiles. Elle est le deuxième espace privilégié de l’observation des oiseaux migrateurs après la célèbre Baie de Somme.
Le baguage a d’abord servi à documenter la migration des oiseaux : pourquoi les espèces partent et reviennent, sont-elles fidèles à leurs sites de reproduction, jusqu’où vont-elles ? Aujourd’hui, le baguage sert essentiellement à la protection des espèces menacées par l’occupation des activités humaines de la planète, la destruction des habitats et la crise climatique. Les oiseaux sont en effet des indicateurs très précieux pour les données sur l’évolution du changement climatique car leurs changements d’habitudes renseignent sur plusieurs régions très éloignées, contrairement aux mammifères dont les déplacements sont plus limités.
On pose une bague métallique sur la patte de l’oiseau. Le code alphanumérique qui y figure permet de regrouper les données. Les oiseaux sont relâchés puis repris plus tard pour suivre l’évolution des données. Les oiseaux sont capturés par des filets, mis dans des sacs individuels et emmenés à la station de baguage. Bien entendu, il est assez rare de capturer deux fois le même oiseau. D’où la nécessité pour les ornithologue de centraliser leurs données et de coopérer entre pays. Pour l’Europe, c’est le programme Euring qui s’en charge.
Ce travail nous rappelle, si nous en avions besoin, le travail minutieux, patient et acharné de tous ceux qui oeuvrent à la connaissance du vivant, pour mieux le protéger.