Ce 15 septembre, des millions de citoyens et de citoyennes vont relever un défi fou : nettoyer la planète et alerter les autorités sur l’urgence de la situation. Organisé pour la première fois dans 150 pays en même temps, le « World CleanUp Day » veut devenir la plus grande mobilisation citoyenne mondiale pour protéger l’environnement. Un pari à la hauteur de la gravité de la situation.
5 % de la population mondiale pour ramasser ses déchets
Initiatrice de l’événement, l’association Let’s Do It! en a eu l’idée après le succès incroyable d’une opération similaire réalisée en Estonie. En 2008, 4% de la population estonienne s’était unie pour nettoyer 10 000 tonnes de déchets en seulement quelques heures !
Dix ans plus tard, tout le monde, adultes et enfants, est invité à participer et à se mobiliser pour « la plus grande mobilisation citoyenne planétaire jamais organisée » selon les organisateurs du World CleanUp Day qui espèrent réunir 5 % de la population mondiale pour cet événement.
Les personnes mobilisées, munies de gants et sacs poubelles, parcourront trottoirs, plages, villes et routes pour ramasser les déchets trouvés sur leur chemin grâce à des milliers d’actions organisées dans le monde entier. Le défi est de taille quand on sait que l’humanité produit 3,4 à 4 milliards de tonnes de déchets par an !

En France, plus de 1000 opérations de nettoyages sont prévues. Parmi elles, CleanWalker organise un nettoyage citoyen le long des quais de Seine à Paris, mais aussi à Lunéville et Besançon. Son fondateur, Benjamin Carboni, a lancé le mouvement après avoir rempli 10 sacs de déchets trouvés lors d’une randonnée de 40km en pleine nature dans les puys de Dôme.
CleanWalker, un projet citoyen en France
« Le World CleanUp Day est une très bonne initiative car il permet à des gens de se rassembler et d’avoir un impact massif en une seule journée. Maintenant, une journée c’est bien, mais il en reste 364 autres où l’on doit agir aussi. C’est l’objectif du projet CleanWalker : faire prendre conscience aux gens que ça ne coûte rien de ramasser les déchets qu’ils trouvent sur leur chemin, et que ces déchets sont bien souvent ceux qu’ils ont produit. Ce que l’on consomme chez soi a des conséquences désastreuses à l’autre bout de la planète, d’où la nécessité de consommer autrement. CleanWalker s’est ainsi associé à des projets zéro déchet pour pousser la démarche jusqu’au bout. » Benjamin Carboni, fondateur de CleanWalker
Parmi les déchets ramassés par Benjamin et les participants des opérations CleanWalker, il y a les déchets « classiques » que sont les bouteilles en plastique, les emballages de paquets de chips et de bonbons, les canettes, les mouchoirs, mais aussi des déchets bien plus encombrants comme des chaussures, des vêtements ou des pneus de voiture.

« Sur les bords de route, on trouve vraiment de tout, notamment des emballages d’aliments transformés. Je peux malheureusement affirmer que nous sommes l’espèce la plus sale de la planète. Les pires déchets que j’ai trouvés, ce sont des journaux publicitaires des années 1980, encore intacts ! Cela prouve la trop lente dégradation des déchets que nous produisons. » Benjamin Carboni
La place de l’homme dans la nature
La réaction des gens devant l’initiative de CleanWalker est souvent la même. Ils encouragent le projet, mais sont souvent peu enclins à se remettre en question ou se sentir responsables. Pourtant, le World CleanUp Day nous apprend qu’1 français sur 3 déclare jeter ses déchets par la fenêtre de sa voiture !
Le fait qu’un tiers de la population française affirme sans embarras jeter ses déchets par terre montre bien la vision utilitariste que l’humain peut avoir sur son environnement. Même des trésors naturels comme l’Everest font les frais de notre manque de respect. Face à l’ampleur des déchets laissés là-haut, les autorités népalaises obligent maintenant les alpinistes à ramener 8kgs de déchets, sous peine de poursuites judiciaires. En 2017, ce sont ainsi près de 25 tonnes de déchets solides et 15 tonnes de déchets humains qui ont été redescendus du toit de notre planète.


Il est donc vital et urgent de changer radicalement notre façon de produire et consommer si nous ne voulons pas vivre dans une décharge géante à ciel ouvert. En 2017, une étude américaine parue dans Science Advancestirait la sonnette d’alarme : si rien ne change pour de bon, il pourrait bientôt y avoir une tonne de déchets plastiques par habitant sur Terre !
L’heure n’est plus aux discours du type « y a qu’à, faut qu’on », à chacun-e d’entre nous de se mobiliser le 15 septembre, et les 364 autres jours de l’année, pour réparer nos dégâts.