Le glyphosate, ingrédient clé du Roundup, herbicide largement utilisé, va être réautorisé pour une période de dix ans au sein de l'Union européenne (UE), suite à l'absence d'accord entre les États membres. La Commission européenne a officialisé cette décision le 16 novembre, mettant fin à des mois d'incertitude depuis la proposition initiale en septembre.
Le processus a connu des rebondissements, avec des tentatives de consensus en octobre et novembre, toutes infructueuses. En l’absence de majorité qualifiée, la responsabilité de la décision revenait légalement à la Commission, qui a finalement opté pour une réautorisation de dix ans.
La France s’est abstenue lors des deux votes des États membres, exprimant son désir de réduire l’utilisation du glyphosate sans une interdiction totale. Cette approche visait à prohiber le pesticide dans des situations où des alternatives non chimiques étaient praticables sans inconvénients économiques majeurs, comme c’est déjà le cas dans les cimetières et les voies SNCF en France, selon Libération.
Cependant, cette abstention a suscité des critiques sévères, qualifiant la position française de trahison des engagements antérieurs. Les ONG foodwatch et Générations futures ont déclaré qu’elles n’excluaient pas un recours en justice au niveau européen en réponse à cette décision.
Les controverses entourant le glyphosate perdurent depuis des années, malgré les assurances de certaines agences sanitaires sur son innocuité. Emmanuel Macron avait initialement promis son interdiction d’ici 2021, mais cette promesse a été abandonnée. Des études scientifiques ont régulièrement suggéré les risques potentiels pour la santé humaine et les écosystèmes, bien que l’Autorité européenne de sécurité des aliments ait émis un avis favorable en juillet, tout en reconnaissant des défaillances dans sa méthodologie d’analyse. Cette réautorisation soulève une fois de plus des préoccupations sur l’influence des intérêts économiques dans les décisions réglementaires liées à l’agriculture.