48 000 morts chaque année en France. Quand les Gilets Jaunes se sont opposés à la hausse des prix du diesel, on a parlé d’écologie. On a oublié de parler de santé publique. Ce ne sont pas les pics de pollution qui tuent. C’est celle de tous les jours, contre laquelle personne ne veut agir car elle s’ancre trop dans nos habitudes. Mieux vaut faire quelques journées pour lutter contre les pics, cela fait mieux dans les statistiques.
Elle tue à petit feu, sans faire de bruit
Voici donc la deuxième cause de mortalité évitable en France, derrière le tabac. En France, c’est 7 millions de personnes qui meurent prématurément à cause de la pollution. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, c’est avant tout l’air intérieur qui tue : 3,3 millions pour ce qu’on respire de produits toxiques, contre 2,6 millions dû à la pollution de l’air extérieur.

On ne comprend pas toujours ce que peut vouloir dire « mourir de la pollution ». Comment évalue-t-on que 25 000 personnes meurent chaque année à Paris des suite de la pollution ? C’est une mort par habitude et indirecte. Or pour nous alarmer, nous avons besoin de schémas simples : un événement engendrant une catastrophe directement et rapidement observable. Mais pour la petite toux qui revient chaque saison, les allergies, le cancer du poumon qui se déclare très tôt, les pneumonies, les maladies cardio-vasculaires, une maladie déjà déclarée qui s’accélère, pas d’image choc.

Première cause de la pollution de l’air : le transport routier. La France est le troisième pollueur de l’air de l’Union Européenne, après l’Allemagne et l’Italie. En mai 2018, elle a été envoyée devant la Cour de justice de l’UE avec d’autres pays, pour n’avoir pas respecté le seuil fixé par l’Union Européenne.
Nous avons tellement perdu le lien entre le vivant et notre quotidien, et entre nos actions et ce qui nous entoure, que nous ne réalisons pas que les enjeux que nous appelons écologiques, nous concerne au plus intime. La pollution, la disparition des espèces, le réchauffement climatique, la stérilisation des sols, ne sont pas des phénomènes à regarder de loin. Ils nous le rappelleront bien assez tôt, ou trop tard.
Crédit Photo à la une : Stéphane De Sakutin / AFP