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La multiplication de ruches en ville est néfaste pour les abeilles elles-mêmes

La fausse bonne idée !

Face à la disparition catastrophique des abeilles, de nombreuses villes d’Europe ont vu se multiplier les ruches installées sur leurs toits. À Paris par exemple, leur nombre est passé de 600 en 2016 à plus de 1 500 en 2019. Cependant, des scientifiques commencent à dénoncer le côté pervers de cette pratique supposée écologique. 

Une bonne image

D’abord, l’installation de ruches constitue un des exemples les plus flagrants de green washing. Cette initiative pouvant permettre aux entreprises d’obtenir la norme HQE (Haute Qualité Environnementale), certaines font appel à des structures spécialisées, qui viennent déposer des ruches « en kit » sur le toit des bâtiments. Même les grandes surfaces s’en servent pour se racheter une bonne image auprès du public, tout en continuant d’exercer un lobbying actif en faveur des produits phytosanitaires dans l’agriculture. 

Abeilles domestiques et abeilles sauvages

Mais surtout, la multiplication des ruches s’avère néfaste pour les abeilles elles-mêmes. Nous oublions souvent que les abeilles ne se réduisent pas à l’abeille domestique Apis Mellifera, que nous trouvons dans les ruches. La France compte en réalité plus de mille espèces d’abeilles différentes. Les abeilles sauvages vivent principalement dans de petits abris dans le sol ou dans le bois et ne butinent généralement qu’une seule variété de fleurs. 

En revanche, l’Apis Mellifera est capable de butiner presque toutes les fleurs. Produisant de grandes quantités de miel, les abeilles de cette espèce sont fréquemment sélectionnées afin de raccourcir leur temps d’hibernation et obtenir ainsi une plus grande productivité.

Une fausse bonne idée

En 2018, un article paru dans Science montrait déjà que l’élevage massif d’abeilles domestiques n’était pas bénéfique pour la biodiversité. En septembre 2019, une étude menée par Isabelle Dajoz, chercheuse en écologie à l’université Diderot, a mesuré l’impact négatif des colonies domestiques sur la survie des autres abeilles. Elle a montré que les abeilles domestiques consommaient tout le nectar disponible, ne laissant rien pour les abeilles sauvages. 

À Paris, il faudrait ainsi se limiter à une ruche au kilomètre carré – on en compte 15 actuellement. Quelques communes comme Metz et Besançon ont déjà interdit toute nouvelle installation de ruche sur leur domaine public. Cependant, rien n’empêche pour l’instant les entreprises et les particuliers de continuer.

Marine Wolf

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