Eva Roussel et Bruno Isnardon se sont inspirés de leur histoire d’amour et leurs réflexions quotidiennes sur l’écologie et l’effondrement pour créer la BD « Tout va bien, enfin ça va aller ». Editée par La Relève et La Peste, cette histoire propose une autre vision de l’effondrement, et du monde d’après.
« Tout va bien, enfin ça va aller » raconte l’histoire de Noürs et Plüche, un jeune couple de trentenaires citadins qui affronte l’effondrement de leur société. Le trait est rond, et l’ambiance tantôt violette, tantôt colorée, selon le monde qu’ils nous racontent. Assis sur un canapé fleuri, le couple révèle le délitement qu’il a vécu, les signes qui se sont accumulés les uns après les autres, les réactions de leur entourage et la société, puis l’effondrement, là, inéluctable. Ce moment où tout le monde sait que rien ne sera plus jamais comme avant.
De dessins en récits, Eva (illustratrice) et Bruno (scénariste) se sont projetés au cœur de ce changement abrupt de civilisation en explorant les limites de notre société actuelle : crise financière, pénurie de pétrole, inégalités sociales, autoritarisme, enjeux écologiques.
Le lecteur peut ainsi suivre les sentiments confus de Nours et Plüche qui décident d’agir en quittant la ville avant que la situation ne dégénère. L’effondrement de la société thermo-industrielle est largement documenté et expliqué. Mais à force de décrire l’effondrement par des chiffres et des faits, on pourrait en oublier ce que serait de le vivre autrement qu’en imaginant un scénario angoissant à la MadMax.
Nours et Plüche sont deux personnages éveillés aux problématiques sociales, économiques et environnementales de leur société. Pourtant, quand tout bascule, ils se rendent comptent à quel point on ne peut jamais être vraiment prêt à vivre l’effondrement. Avec « Tout va bien, enfin ça va aller », La Relève et La Peste propose à ses lecteurs un récit différent, à la fois réaliste et porteur d’espoir, où les deux protagonistes doivent affronter la montée des violences et la pénurie des ressources pour tenter de rejoindre le village natal de Plüche.
Dans un récit narratif fluide, cette bande-dessinée autofictionnelle transmet ainsi les valeurs de ses auteurs. Pour traverser l’effondrement de leur civilisation, Nours et Plüche vont s’armer de courage et de solidarité, en choisissant de conserver leur humanité au milieu du chaos. Et mieux construire le monde d’après.