Les violences policières post-électorales au Kenya – qui ont fait plus de 33 morts et une centaine de blessés – ont été dénoncées par de nombreuses associations de défense des droits de l’Homme comme Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International.
Une manifestation violemment réprimée par les forces de police
Dans un rapport publié cette semaine (« Kill Those Criminals: Security Forces Violations in Kenya’s August 2017 Elections »), deux ONG de grande envergure (HRW et Amnesty International) ont dénoncé un recours massif et excessif à la force de la part des forces policières kenyanes à l’encontre d’opposants politiques de la région de Nairobi.
Le rapport fait état d’actes d’une extrême violence à l’encontre des manifestants (asphyxies dues aux gaz lacrymogènes, coups, piétinements…) : les policiers auraient poursuivi les manifestants jusqu’à leur domicile, tirant à l’aveugle sur la foule et battant à mort les individus tombés au sol. Des enfants âgés d’à peine 9 ans et une femme enceinte auraient ainsi péri dans ces attaques, ainsi que des journalistes et des défenseurs des droits de l’Homme qui tentaient de signaler ces violences.
Crédits : Human Rights Watch
La police serait ainsi « directement impliquée » dans la mort d’un au moins 33 personnes. « Des dizaines de gens ont été tués, et beaucoup d’autres ont subi des blessures qui auront des conséquences à vie, lors des attaques perpétrées par la police contre les partisans de l’opposition », dénonce Michelle Kagari, spécialiste de l’Afrique de d’Est chez Amnesty International.
Des violences policières habituelles dans un climat politique plus que tendu…
Comme le rappelait Michelle Kagari « cet usage meurtrier d’une force excessive est devenu la marque de fabrique des opérations policières au Kenya, et il faut y mettre un terme définitif avant que les prochaines élections aient lieu ». En effet, les chercheurs d’HRW et d’Amnesty International, après avoir interviewé plus de 151 victimes, témoins, policiers et défenseurs de droits de l’Homme, sont parvenus à la conclusion que la police kenyane pourrait être à l’origine de plus de 77 décès à l’échelle du pays depuis le début des élections.
Des tensions particulièrement fortes qui s’expliquent par le contexte politique du Kenya : la victoire du président en exercice Uluru Kenyatta a été vivement critiquée par la population kenyane, ainsi que par la Cour Suprême qui a annulé les élections le 1er septembre dernier. Aujourd’hui la tenue d’un nouveau scrutin, prévu pour le 26 octobre est entouré d’incertitude depuis la retrait du candidat de l’opposition Raila Odinga.
Crédit photo de couverture : NOOR KHAMIS / ANADOLU AGENCY

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