Peut-être avez-vous vu passer cette vidéo dans votre fil d’actualité Facebook… Publicité satirique proposant un jeu « Princesse Influenceuse » aux petites filles, elle ouvre une réflexion sur les usages et l’impact des réseaux sociaux auprès d’un jeune public.
Vidéo cynique au message douloureux
Pour les non-germanophones, voici l’essentiel du message :
« Facebook, Youtube ou Instagram – manipulez vos amis et transformez-les en « followers ». La publicité rapporte gros, alors achetez ce jeu à votre fille aujourd’hui pour qu’elle sache comment manipuler ses adeptes demain. »
Le principe de ce faux jeu : apprendre à bien placer des produits sur les réseaux sociaux pour générer des likes et des cœurs, et devenir la parfaite « Princesse Influenceuse ». Si la vidéo pousse la dérision le plus possible lorsque la petite fille promeut l’usage d’une tronçonneuse, la vidéo a quand même dupé de nombreux internautes.
À leur corps défendant, il faut admettre que la vidéo est assez réaliste et plausible pour mettre mal à l’aise. Le détournement du logo Mattel en « Ballett » confirme heureusement qu’il s’agit d’une parodie sur les publicités dont nous sommes bombardés à Noël.
Et puis après tout, la plupart des jeux de petite fille leur apprennent à être mère, mannequin ou maîtresse, pourquoi pas influenceuse ? Derrière leurs filtres roses Instagram, de nombreuses blogueuses gagnent maintenant très bien leur vie en plaçant des produits pour des « collaborations avec des marques » : bienvenue dans le métier d’homme-sandwich 2.0.


Chercher l’approbation sociale sur les réseaux
Au-delà de l’aspect pécuniaire, cette vidéo pointe du doigt la dégénérescence sociale qui affecte le jeune public exposé sur les réseaux sociaux. Récemment, plusieurs anciens cadres de Facebook ont fait part de leurs remords à avoir contribué au succès de ce rouleau compresseur social.
Durant une conférence à la Stanford Graduate School of Business, Chamath Palihapitiya, ex vice-président chargé de la croissance de l’audience chez Facebook, explique clairement qu’il regrette d’avoir contribué au monopole de l’entreprise.
« Je crois que nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social. Je me sens immensément coupable. »
Même son de cloche chez Sean Parker, l’ancien Président de l’entreprise.
« Je peux contrôler ce que font mes enfants, et ils ne sont pas autorisés à utiliser cette merde ! »
Les anciens dirigeants accusent tous les deux les boucles de réactions basées sur la dopamine de détruire le fonctionnement de notre société. Car c’est bien de cela qu’il s’agit lorsque nous postons quelque chose sur les réseaux, l’attente d’une validation sociale à travers des « likes », « cœurs » et commentaires positifs. Ces dispositifs exploitent une vulnérabilité de la psychologie humaine, nous rendant à l’affût de nos notifications qui nous donnent le sentiment d’être « connectés » aux gens.
Et si pour Noël, on se déconnectait des réseaux sociaux pendant 48h pour vraiment passer du temps avec ceux qui nous entourent ?

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