Le mot d’excuse d’une maman a fait le tour des réseaux sociaux. En argumentant les raisons de son refus pour une sortie au parc Marineland, elle témoigne d’un changement sociétal profond et conscientisé.
« Ne pas s’émerveiller devant la détresse animale »
« Nous pensons qu’il n’est pas éthiquement acceptable que des dauphins et des orques qui parcourent entre 100 et 200 km/jour dans la mer soient enfermés dans des piscines et sautent dans des cerceaux. J’enseigne à mon enfant à ne pas s’émerveiller de la détresse animale. Merci de votre compréhension, cordialement, Audrey ».

Ces mots sur les lignes du fameux cahier grands carreaux petites lignes écrits par la maman d’un petit garçon dont la classe se rend à Marineland d’Antibes a fait le tour des réseaux sociaux et a suscité plus de 14 000 réactions. Au-delà d’imposer à son fils de 7 ans son mode de pensée, cette dernière, interrogée par le Huffington Post, affirme qu’il a compris les enjeux de la captivité animale et qu’avant d’écrire ce mot, elle l’avait consulté au préalable.
Mani aurait expliqué à sa mère qu’il préférait aller au Village des fous de Villeneuve-Loubet plutôt que de voir des animaux dans un bassin. La fondatrice de Zoom Thérapie, a expliqué avoir fait un jeu il y a deux mois : « Nous avons écrit une liste de huit vœux que nous aimerions voir se réaliser dans notre vie et dans le monde. L’un des siens était que les dauphins puissent vivre en liberté, et non dans des parcs. À ce moment-là, la discussion n’avait pas du tout été orientée sur ce sujet. J’aime les dauphins mais c’est loin d’être un sujet central à la maison. ». Quoi qu’il en soit, éducation ou jeune choix éclairé, la circulation fulgurante de ce mot d’excuse n’est pas anodine : les gens prennent conscience de l’importance d’abroger la captivité des animaux, notamment des dauphins et orques en piscine.
En 2050, la captivité des orques et des dauphins sera de l’histoire ancienne
Cette affaire fait écho à l’arrêté à l’initiative de Ségolène Royal publié en mai qui avait surpris associations et delphinariums. En effet, cet arrêté interdit la reproduction des orques et des dauphins détenus en France ainsi que l’échange avec d’autres bassins, ce qui signifie à terme la fin de la captivité de ces animaux dans le pays.
Après 20 mois de discussion entre le gouvernement, les delphinariums, les ONG et le Muséum national d’histoire naturelle, ce texte abrogant une législation obsolète avait pour but de fixer de nouvelles conditions de vie pour les animaux : augmentation de la taille des bassins, interdiction de la reproduction des orques (non pas des dauphins), interdiction de l’échouage volontaire des animaux pour les spectacles, des présentations nocturnes et des effets sonores et lumineux et des contacts directs entre le public et les cétacés.

Rodolphe Delord, président de l’association française des parcs zoologiques et directeur du zoo de Beauval avait été consterné par la décision de dernière minute d’ajouter à la liste l’interdiction de la reproduction des dauphins. En effet, suite aux négociations, « un arrêté de très haut niveau avec des avancés » avait été obtenu : il est clair que demander des investissements à hauteur de 10 et 20 millions d’euros par parc tout en condamnant leur activité semble illogique aux yeux de ces chefs d’entreprise qui ne savent plus où donner de la tête.
Evolution positive
Si Ségolène Royale a sûrement manqué de tact avec cette surprise de dernière minute et en s’abstenant de toute concertation préalable, elle a surtout fait preuve de courage et a marqué d’une pierre blanche à la veille de l’élection présidentielle l’avancée en faveur de la cause animale. En réaction, les parcs ont déclaré qu’ils feraient le strict minimum sur l’amélioration des bassins et qu’ils réfléchissaient à « attaquer l’arrêté ».
Il n’y a pas de doute quant au fait que 5 ou 10 ans en arrière, un tel geste de la part de cette maman aurait eu l’impact d’un gravier dans l’océan ; aujourd’hui, de plus en plus de personnes sont informées, conscientisées et prêtes à faire avancer les choses à leur niveau.
Crédits photo : Zoom Thérapie

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