À Bornéo, en Indonesie, la culture massive de l’huile de palme menace les orangs-outans d’extinction, les poussant vers des lieux ou des comportements inhabituels.
La culture de l’huile de Palme
Une très grande quantité des produits présents en supermarchés contient de l’huile de palme. Pour ce qui est de l’importation, 90% de l’huile de palme provient des plantations des forêts en Indonésie et en Malaisie. Pour exploiter cette huile, les producteurs déforestent à grande échelle en y mettant feu. En 25 ans, plus d’un quart des forêts en Indonésie a été brulé. La loi sur la biodiversité devait mettre en place une taxation sur cette huile mais l’amendement a finalement été abandonné. De plus, bien que les industriels de l’agroalimentaire s’engagent à réduire la culture dans ces régions du monde, la déforestation et la destruction des habitats naturels ne sont pas surveillés.
Les orangs outans en première ligne
Alors qu’une photo, récompensée au grand prix de la photo naturaliste 2017, montre un ourang-outan apeuré derrière un arbre, le corps immergé dans l’eau, cette situation est le fruit d’une triste réalité.
En effet, cette espèce est connue pour ne pas aimer l’eau, et les singes connaissent la dangerosité de celle-ci, habitat naturel des crocodiles. Ce comportement s’explique par la déforestation de plus en plus conséquente qui pousse les primates, alors menacé d’extinction, à s’orienter vers des endroits alors inhabituels pour eux.
De plus, la déforestation pousse les ourags-outans à se diriger vers les populations et à entrer en contact avec les hommes afin de se nourrir. En effet, leur habitat naturel étant détruit, ils ne trouvent plus de ressources pour se nourrir en fruits, feuilles et pousses. Ils se tournent alors vers les pousses de palmiers à huile et se retrouvent face à la colère des agriculteurs. Certains jeunes ourangs-outans rendus orphelins sont chassés et vendus au marché noir.
Il y a 120 ans, la population de cette espèce était estimée à plusieurs centaines de milliers d’individus. La culture de l’huile de palme les réduits aujourd’hui à 65 000. L’union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a inscrit l’orang-outan de Bornéo sur la liste noire des espèces gravement menacées, et l’a classé dans la catégorie « en danger critique d’extinction ».
Selon l’IUCN, la population des primates a diminué de 60% entre 1950 et 2010 et serait en extinction d’ici 10 ans si rien ne change.
Des mesures internationales attendent toujours d’être prises. En attendant, des petits groupes tentent de sensibiliser les cultivateurs sur l’importance de protéger l’espèce et donc son habitat naturel. Certains terrains sont également achetés afin d’assurer un habitat durable.
Crédit Photo à la une : Leemage / AFP

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