Les îles bretonnes de Molène, Ouessant et Sein ont la particularité de ne pas être reliées au continent par des câbles qui permettraient de les alimenter en électricité. C’est donc grâce à des centrales fonctionnant au fioul qu’elles obtiennent l’énergie nécessaire à leurs habitants. Les choses sont amenées à changer depuis que ces communes ont été élues dans le cadre de l’appel à projets « Territoires à énergie positive pour la croissance verte » lancé par le gouvernement en septembre 2014.
Territoires à énergie positive pour la croissance verte
Un TEPCV, c’est une sorte de modèle de croissance écologique et durable. Le ministère de la transition écologique et solidaire liste 6 domaines d’action privilégiés : la réduction de la consommation d’énergie, la diminution des pollutions et le développement de transports propres, le développement des énergies renouvelables, la préservation de la biodiversité, la lutte contre le gaspillage et la réduction des déchets, et enfin l’éducation à l’environnement. Dans le cadre de ce programme, des subventions sont attribuées aux territoires lauréats pour les aider à accomplir la transition. L’aide financière s’élève à 500 000 euros et peut monter jusqu’à 2 millions en fonction de la qualité des projets présentés.
Le 9 février 2015, les lauréats en question ont été désignés, parmi plus de 500 territoires candidats ! En tout, 212 ont été sélectionnés, parmi lesquels les fameuses îles de Ponant : Molène, Ouessant et Sein. Devant l’engouement suscité par cet appel à projet, deux statuts intermédiaires ont été créés, une sorte de Purgatoire du respect de l’environnement : les Territoires à énergie positive en devenir (TED) au nombre de 163, et les Contrats locaux de transition énergétique (CLTE) au nombre de 116. Le 6 avril 2016, les TEPCV sont passés de 212 à 400, et depuis cette date, 143 territoires supplémentaires ont accédé à ce statut ! Mais revenons à nos moutons, enfin à nos îles.

Une dérangeante dépendance au fioul
Comme elles ne sont pas reliées électriquement au continent, ces îles sont très dépendantes des centrales au fioul, ce qui fait que leur production d’électricité émet 13 fois plus de CO2 que la production continentale, selon le site internet de l’association des îles du Ponant. Un volet de la Programmation pluriannuelle de l’énergie leur est spécifiquement dédié et détaille leur consommation en énergie, les potentialités qu’elles recèlent et les objectifs à atteindre dans le cadre de la transition énergétique pour la croissance verte.
L’île de Sein a ainsi pour projet l’implantation d’une centrale photovoltaïque de plus de 500 m2, et l’île d’Ouessant bénéficie de la présence de l’hydrolienne Sabella, située dans l’un des courants les plus forts d’Europe, pouvant atteindre jusqu’à 9 nœuds. Elle est la première à être raccordée au réseau national et fournit pas moins d’un quart de son énergie à l’île d’Ouessant ! La société qui a conçu ce dispositif a d’ailleurs le projet de construire une ferme hydrolienne qui, à terme, fournirait la totalité de l’île en électricité, ainsi que celle de Molène !
En juillet 2016 a été publié un premier bilan du programme « Territoires à énergie positive pour la croissance verte », et il est très encourageant : 800 projets éoliens, 190 territoires « zéro pesticides », plus d’un million de foyers supplémentaires alimentés en énergie renouvelable, et au total 550 000 tonnes de rejets de CO2 évités, ce qui équivaut aux rejets annuels de 215 000 voitures ! Se réjouir, ne pas baisser les bras, et continuer dans cette voie.

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